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Histoires Web dimanche, avril 13
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Libreville est encore assoupie. Au quartier Charbonnages, vendredi 11 avril au petit matin, les averses tombées au cours de la nuit ont laissé de grandes flaques d’eau que les rares passants évitent avec précaution. Les vendeurs proposent déjà mangues, avocats, bananes, ananas… « Les gens n’ont pas fait de provisions, comme ils le font habituellement la veille d’un scrutin. Cela traduit une forme de sérénité », explique Bergès Mietté, enseignant à l’université de Libreville et chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM) de Sciences Po Bordeaux.

« Pour la première fois depuis 1993, on assistera [ce samedi] à une élection où il n’y aura pas eu de violences au cours de la période préélectorale », se félicite Désiré Ename, directeur de l’hebdomadaire Echos du Nord. Quelque 850 000 Gabonais sont appelés aux urnes pour un scrutin qui doit mettre fin à dix-neuf mois de transition.

Le 30 août 2023, la dernière élection présidentielle avait tourné au putsch. Une heure seulement après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat au terme d’un scrutin ostensiblement truqué, des militaires prenaient le pouvoir et portaient à la tête de l’Etat le commandant en chef de la garde républicaine, Brice Oligui Nguema. En quelques minutes et sans effusion de sang, le général mettait fin à la dynastie des Bongo, qui avait vu Omar (de 1967 jusqu’à sa mort, en 2009) puis son fils Ali régner sur le Gabon, pays riche en pétrole et en minerais (fer, manganèse…), pendant cinquante-cinq ans.

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