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Histoires Web mardi, mai 6
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Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a officiellement nommé, mardi 6 mai, Friedrich Merz chancelier, après son élection au deuxième tour par les députés du Bundestag avec 325 voix sur un total de 630 députés. Deux mois et demi après sa victoire aux législatives, le chef des conservateurs succède au social-démocrate Olaf Scholz, à la tête d’un gouvernement de coalition nommé pour quatre ans. Mais son échec historique au premier tour de scrutin mardi matin sonne comme un sérieux couac de départ.

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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a « félicité » M. Merz pour son élection et espéré voir « davantage le leadership allemand » sur le Vieux Continent et dans les relations avec les Etats-Unis, « alors que l’avenir de l’Europe est en jeu ».

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué un « connaisseur de l’Europe ». « Ensemble, nous travaillerons pour une Europe forte et plus compétitive », a-t-elle déclaré sur le réseau social X. « Je me réjouis de notre collaboration sur un ambitieux agenda européen commun », a renchéri le président du Conseil, Antonio Costa.

Dans la foulée, Emmanuel Macron a donné « rendez-vous » à M. Merz mercredi à Paris pour « rendre le moteur et le réflexe franco-allemand plus forts que jamais ». « A nous d’accélérer sur notre agenda européen de souveraineté, de sécurité et de compétitivité. Pour les Français, pour les Allemands et pour tous les Européens », a déclaré le président français sur X.

A la surprise générale, M. Merz avait échoué, mardi matin, à être élu par les députés, alors qu’il disposait sur le papier d’une majorité suffisante des élus de son camp et des sociaux-démocrates. Il n’avait obtenu que 310 voix sur 621 exprimées et 630 députés au total, selon la présidente du Bundestag, le parlement allemand − il devait en avoir 316 pour être élu.

Un faux départ

Jamais dans l’histoire d’après-guerre de la République fédérale d’Allemagne un candidat chancelier a ainsi échoué à être élu dès le premier tour, suscitant les réactions de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). « J’espère que nous aurons [mardi] soir un chancelier qui s’appelle Friedrich Merz », avait dit plus tôt le secrétaire général de la CDU, Carsten Linnemann, aux télévisions allemandes, Phoenix et NTV. Sur X, la CDU avait appelé à la tenue d’un second tour « rapidement », assurant M. Merz du soutien du groupe parlementaire et affirmant que ce dernier avait reçu « une ovation » lors d’une réunion du groupe.

C’est un faux départ pour le vainqueur des élections législatives de février, attendu avec espoir en Europe. Il illustre sa position politique d’emblée fragile. Il est peu populaire dans l’opinion et contesté dans une partie de son propre camp conservateur pour avoir récemment assoupli les règles nationales très strictes en matière de déficit public, afin de pouvoir financer son programme de réarmement national et de modernisation du pays.

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« Non reçu », a immédiatement réagi le journal populaire Bild, le comparant à un étudiant passant un examen. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) en a profité pour réclamer de nouvelles élections législatives. « Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale (…). M. Merz devrait démissionner immédiatement et la voie devrait être ouverte à de nouvelles élections dans notre pays », avait déclaré pour sa part Alice Weidel, codirigeante de ce parti arrivé en deuxième position aux législatives du 23 février et qui fait actuellement jeu égal dans les sondages avec les conservateurs.

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Le Monde avec AFP

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