Friedrich Merz condamne « la terreur russe » contre les civils

Un ressortissant colombien a été condamné mardi à vingt-huit ans de prison par un tribunal russe, accusé d’avoir combattu au sein de l’armée ukrainienne en tant que « mercenaire », notamment dans l’oblast de Koursk, en Russie.

Cet homme, identifié comme étant Pablo Puentes Borges, était accusé de « mercenariat », de « franchissement illégal de la frontière » et de « contrebande d’armes et de munitions », a fait savoir sur Telegram le service de presse des tribunaux de l’oblast de Koursk.

Un drone ukrainien a fait un mort et quatre blessés, mardi, dans une station-service de Belgorod, annonce Viatcheslav Gladkov, gouverneur de l’oblast russe du même nom. « Le bâtiment s’est effondré. Les secouristes ont extrait le corps d’une femme des décombres », écrit-il sur Telegram.

Les bombardements russes de la nuit dernière ont coûté la vie à une habitante de Kiev, annonce Timour Tkatchenko, chef de l’administration militaire de la ville. Le bilan était jusqu’à présent de quatre blessés dans la capitale.

« Cette nuit, les forces armées russes ont lancé une frappe groupée à l’aide d’armes de haute précision et de drones d’attaque contre des entreprises de l’industrie aéronautique, des missiles, des blindés et l’industrie navale en Ukraine », assure le ministère de la défense russe sur Telegram. Les autorités ukrainiennes, qui font état de deux morts et de 13 blessés, accusent, elles, l’armée russe d’avoir visé des cibles civiles. Selon le ministère de l’intérieur, une maternité et une station d’ambulances ont notamment été touchées dans l’oblast d’Odessa.

L’Institut international de sociologie de Kiev fournit effectivement une « ventilation » géographique des proportions dans les quarts nord, sud, est et ouest du pays, mais n’isole pas spécifiquement les Ukrainiens qui vivent près de la zone de front. C’est toutefois dans l’Est, où les combats sont les plus intenses, que l’hypothèse de concessions territoriales semble la mieux acceptée, puisque 48 % la juge envisageable, alors que 30 % y sont catégoriquement opposés et 22 % ne se prononcent pas.

Dans le Sud, où se trouve également une partie du front, 58 % se prononcent, en revanche, contre des concessions, et 32 % se disent prêts à en accepter, ce qui en fait la région la plus hostile à cette idée. Dans l’Ouest, 51 % sont contre et 40 % pour. Dans le Centre, 54 % sont contre et 38 % pour.

Lorsqu’elle vivait dans sa ville de Svatove occupée par les Russes, Viktoria Krykounova a travaillé pour une caisse de retraite chargée de verser aux habitants les pensions financées par Moscou. Le parquet ukrainien a requis contre elle sept ans d’emprisonnement.

Les forces russes progressent dans les secteurs de Iablounivka et Iounakivka, deux localités de l’oblast de Soumy, ainsi qu’en direction de Malynivka, dans celui de Zaporijia, rapportent les analystes du site DeepState, proche de l’armée ukrainienne.

Ils signalent, par ailleurs, une multiplication des vidéos montrant des tentatives de pénétration dans l’oblast de Dnipropetrovsk, où le ministère de la défense russe a annoncé, dimanche, le lancement d’une nouvelle offensive. Moscou assure que ses forces y gagnent du terrain, mais l’armée ukrainienne a démenti. Interrogé lundi à la télévision, Viktor Trehoubov, porte-parole du groupe opérationnel Khortytsia, a affirmé qu’elles n’avaient pas atteint la frontière administrative de la région.

Selon l’Institut international de sociologie de Kiev, 52 % des Ukrainiens sont hostiles à toute concession territoriale pour obtenir une cessation des hostilités, alors que 38 % y sont favorables. Les 10 % restants ne se prononcent pas.

Le sondage, renouvelé régulièrement, a été effectué du 15 mai au 3 juin auprès de 2 004 personnes. Dans sa précédente édition, publiée en février, 50 % des personnes interrogées se disaient hostiles à des concessions et 39 % y étaient favorables.

Dans les questions qui ont abouti à ces résultats, l’institut ne précise pas la nature des concessions envisagées. Interrogés plus précisément sur la reconnaissance officielle du transfert de souveraineté de certains territoires, 68 % se disent opposés et 24 % sont prêts à l’accepter. Quant au mémorandum proposé par Moscou pour mettre fin au conflit, il est rejeté à 82 %.

Aucune victime n’est, selon elle, à déplorer, mais un adolescent hospitalisé le 3 juin à Soumy, chef-lieu de l’oblast, a succombé à ses blessures et des « infrastructures civiles » ont été endommagées à Velykopyssarivska, à Droujba et à Hloukhiv.

La plupart des bombardements des dernières vingt-quatre heures ont eu lieu dans les districts de Soumy et de Chostka, précise l’administration, qui signale notamment une cinquantaine de largages de bombes incendiaires à l’aide de drones.

Les opérations de l’armée russe s’intensifient sur le front sud, avertit mardi le commandement de l’armée ukrainienne dans ce secteur. « On constate, en particulier, une augmentation du nombre d’attaques à l’aide de missiles aériens non guidés. L’ennemi mène également des frappes concentrées sur certaines villes, en utilisant un grand nombre de drones de type Shahed », écrit-il sur Telegram.

Dix-huit assauts ont notamment été repoussés dans la région de Novopavlivka (🚩) et 160 localités proches du front ont subi des bombardements aériens dans les oblasts de Kherson et de Zaporijia, ajoute le commandement sud.

« Les bombardements russes à l’aide de missiles et de drones sont plus bruyants que les tentatives des Etats-Unis et d’autres pays pour contraindre la Russie à la paix », déplore, mardi, le président ukrainien sur Telegram, après une nouvelle salve nocturne de grande ampleur.

« Il est important que la réponse à cette attaque (…) ne soit pas le silence du monde, mais des actes concrets. Des actes de la part des Etats-Unis, qui ont le pouvoir de contraindre la Russie à la paix. Des actes de la part de l’Europe, qui n’a pas d’autre choix que d’être forte. Des actes de la part des autres pays qui ont lancé des appels à la diplomatie et à la fin de la guerre que la Russie a ignorés. Une pression forte est nécessaire pour parvenir à la paix », ajoute Volodymyr Zelensky.

L’armée russe a lancé dans la nuit 315 drones d’attaque de type Shahed ou de drones leurres, cinq missiles de croisière et deux missiles balistiques, rapporte l’armée ukrainienne. Les sept missiles ont, selon elle, été interceptés, tout comme 213 des drones. 74 autres ont été détournés ou ont manqué leur cible, ajoute-t-elle.