Un jour, une conversation avec un berger corse donne envie de faire un film de cavale… Pour Le Mohican, deuxième long-métrage de Frédéric Farrucci (La Nuit venue, 2019), le cinéaste s’est très librement inspiré du témoignage de Joseph Terrazzoni, berger installé en bord de mer, entre Bonifacio et Porto-Vecchio, un territoire surinvesti par le tourisme. Le film conte l’histoire de Joseph (Alexis Manenti), l’un des derniers bergers du littoral : il refuse de céder ses terres à la pègre et tue l’un de ses caïds. Né en 1970, le réalisateur et scénariste, qui vit entre Paris et son île natale, revisite dans ce thriller les tensions du western, entre Etat de droit et loi du plus fort.
Pouvez-vous nous parler du « vrai » berger, Joseph Terrazzoni, auquel vous avez consacré un documentaire pour la télévision en 2017, intitulé « Un mohican » ?
J’ai toujours été surpris par les rencontres avec les bergers, en fait. Ce sont des gens qui ont un rapport au monde, ce qui se passe autour, qui est un mélange d’archaïsme et de modernité. Joseph m’avait parlé de sa crainte de la disparition du métier. Il me disait : « Je suis devenu l’anomalie dans le paysage », « je suis le dernier des Mohicans ». Il n’a jamais été menacé directement, mais j’ai eu envie d’extrapoler à partir de son témoignage.
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