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Le prince de l’ambivalence ou le roi de l’ambiguïté, voilà comment aurait pu s’intituler l’ouvrage François Mitterrand, le dernier empereur. De la colonisation à la Françafrique (éditions Philippe Rey, 928 pages, 29,50 euros), tant reviennent ces caractères dès lors qu’il s’agit de décrire les rapports de l’ancien président (1981-1995) avec l’Afrique tout au long de sa vie. C’est ce qui ressort de la lecture de cet essai biographique, premier ouvrage de ce genre qui lui est consacré sous l’angle colonial et de sa vision de l’Afrique.

Une trajectoire décortiquée depuis ses engagements de jeunesse dans les années 1930 en faveur de la conquête italienne et fasciste de l’Ethiopie en 1935 puis à Vichy durant les premières années de la guerre jusqu’au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 en passant bien évidemment par la guerre d’Algérie. Autant d’ambivalences que les auteurs prennent le soin de remettre dans leur contexte historique et politique.

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Il y a quelques mois, un autre essai, de Thomas Deltombe (L’Afrique d’abord !, éd. La découverte, 2024), avait déjà tordu le cou au mythe de Mitterrand homme de gauche « forcément anticolonialiste » en retraçant son parcours ministériel sous la IVe République. Onze fois ministre de 1947 jusqu’à la prise de pouvoir du général de Gaulle en 1958, cet ambitieux y avait alors détenu, notamment, les portefeuilles, très exposés, de la France d’outre-mer, de l’intérieur (1954-1955) puis de garde des sceaux (1956-1957) pendant les guerres d’Indochine, d’Algérie ainsi que pendant les événements de Tunisie et du Maroc.

En faveur de la guerre d’Algérie

Le dernier empereur, œuvre collective rédigée, à l’aune d’archives inédites, par une quarantaine de contributeurs, spécialistes de l’ancien président, de la colonisation ou des relations France-Afrique réunis sous la direction des historiens Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, revient évidemment sur cette période centrale dans la vie politique de François Mitterrand. Période durant laquelle il s’était convaincu qu’il valait mieux lâcher l’Indochine pour mieux se concentrer sur une refonte de l’architecture coloniale en Afrique.

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