Quand Laurent Wauquiez réunit (à distance) les députés du parti Les Républicains (LR), dans l’après-midi du vendredi 13 décembre, Michel Barnier n’a pas encore transmis les clés de Matignon à François Bayrou. Mais pour le président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale, se pose alors déjà la question de la participation de sa formation à un gouvernement dirigé par le président du MoDem.
« Ce choix n’est pas facile ni évident, admet M. Wauquiez en début de réunion. Le profil et le parcours de François Bayrou ne sont pas les mêmes que ceux de Michel Barnier. » Un euphémisme. Quand le second est fidèle à la droite depuis 1975 – de l’UDR à LR en passant par le RPR et l’UMP –, le premier reste perçu comme un traître pour avoir choisi Emmanuel Macron plutôt que François Fillon, en 2017, ou pour avoir voté (à titre personnel) pour le socialiste François Hollande contre Nicolas Sarkozy, en 2012.
Rancunier, l’ancien chef de l’Etat a d’ailleurs tout fait pour barrer la route de Matignon au centriste. En vain. « Il faut enlever nos lunettes de l’époque de l’UMP pour le bien du pays », plaide le sarkozyste Nicolas Forissier, député de l’Indre. Mais même avec leur monture de 2024, LR demande à juger François Bayrou sur sa feuille de route et avance ses priorités (habituelles) : fermeté sur le régalien, lutte contre l’immigration illégale et baisses de dépenses publiques plutôt que des hausses d’impôts.
Il vous reste 73.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.