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Le premier ministre, François Bayrou, a échappé, mercredi 19 février, à une nouvelle motion de censure, la sixième depuis son arrivée à Matignon, déposée cette fois-ci par le Parti socialiste (PS), qui reproche au gouvernement de « céder aux passions tristes de l’extrême droite ». Sans le soutien du Rassemblement national, elle n’a recueilli que 181 voix sur les 289 nécessaires pour faire chuter le premier ministre.

La majorité des députés du groupe socialiste a quitté l’Hémicycle, déjà très dégarni avant leur départ, pendant l’examen de la motion, au moment où François Bayrou se livrait, à la tribune, à une charge sévère contre eux. « C’est la première fois que je vois un parti qui dépose une motion de censure, quitter l’Assemblée pendant la discussion de sa motion de censure », a réagi François Bayrou, suscitant des applaudissements à droite et sur les bancs du RN. « Mais bon, l’innovation est la marque des peuples vivants », a-t-il ajouté, amusé.

« C’est la sixième que nous examinons en cinq semaines. Et voilà la motion de censure la plus cousue de fil blanc de toute l’histoire parlementaire », a fustigé François Bayrou, qualifiant également l’initiative de « motion de censure à blanc », ou « pour faire semblant ».

Le PS avait annoncé cette motion après avoir renoncé à censurer le gouvernement sur les budgets, la présentant comme une réponse à la « trumpisation » du débat public, et une protestation contre l’expression de « submersion » migratoire, employée par le premier ministre.

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Des « victoires culturelles inédites » offertes au Rassemblement national

« Le premier ministre a repris les mots funestes de Jean-Marie Le Pen », critiquaient les socialistes dans ce texte signé par les 66 députés du groupe. Qualifiant l’extrême droite d’« ennemi mortel de la République », ils reprochent au gouvernement d’avoir « cédé » à ses « passions tristes » en « offrant des victoires culturelles inédites au Rassemblement national qu’il est censé combattre ».

Dans leur viseur notamment : le débat sur le droit du sol suggéré par le garde des sceaux, Gérald Darmanin, le soutien du gouvernement à un texte des Républicains (LR) restreignant ce droit à Mayotte, l’adoption à l’Assemblée, à l’initiative de l’ex-premier ministre, Gabriel Attal, d’un texte sur la justice des mineurs, la « dépénalisation des atteintes à la biodiversité » portée par la droite sénatoriale, ou encore « la remise en cause du pacte vert » au niveau européen.

Le texte, déposé lundi, évoque aussi l’affaire des violences à Notre-Dame-de-Bétharram, estimant que « le premier ministre ne peut se soustraire aux interrogations légitimes des victimes et de leurs proches, de la représentation nationale et de la presse ».

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Le premier ministre est accusé dans ce dossier d’être intervenu dans l’enquête ouverte à la fin de 1997 concernant le père Carricart, ex-directeur de l’institution, et d’avoir menti à la représentation nationale, ce qu’il récuse entièrement. L’affaire a de nouveau animé les questions au gouvernement mardi, François Bayrou contre-attaquant en chargeant le gouvernement de Lionel Jospin, au pouvoir à partir de juin 1997.

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Le premier ministre a survécu à cinq motions de censure de la gauche, une consécutive à sa déclaration de politique générale, et quatre sur les budgets. Et le Parlement a tourné lundi la page budgétaire en adoptant le budget de la « Sécu ». Un succès pour le gouvernement de M. Bayrou, qui a fixé mardi sa feuille de route au Parlement jusqu’au mois de juin.

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Le Monde avec AFP

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