France-Espagne : le résumé de la révolte manquée des Bleus, éliminés par la Roja en demi-finale de la Ligue des nations

La tête sous l’eau, longtemps en apnée, puis progressivement de retour à la surface, l’équipe de France de football a essuyé un torrent offensif face à la sélection espagnole (5-4), avant d’engager une remontée finalement infructueuse, jeudi à Stuttgart, en demi-finale de la Ligue des nations.

Prise de court par la ligne d’attaque de la Roja, la défense française, victime de nombreuses absences et recomposée pour l’occasion, a subi deux vagues diablement efficaces. La première avant la demi-heure de jeu, par l’intermédiaire de Nico Williams (22^e) et Mikel Merino (25^e), la seconde trente minutes plus tard, par l’intenable Lamine Yamal (54^e) et Pedri (55^e). Menés alors quatre buts à zéro, les Bleus ont ensuite sonné la révolte, emmenés par le Lyonnais Rayan Cherki, auteur d’un but et d’une passe décisive pour sa première cape tricolore. Mais le temps a manqué pour faire plier l’Espagne, ainsi qualifiée pour la finale de la Ligue des nations, où elle défendra son titre face au Portugal dimanche 8 juin.

Le sélectionneur Didier Deschamps et ses troupes affronteront quant à eux l’Allemagne, le même jour à 15 heures, pour une possible troisième place.

Ce qu’il faut retenir

L’ailier de 17 ans a dégagé pendant près d’une heure une saisissante impression de facilité. Son doublé parachève une nouvelle prestation de poids face à l’équipe de France, après sa demi-finale de l’Euro 2024, et laisse rêveur le monde du football, quant aux dix ou quinze prochaines années du prodige espagnol.

22^e, 1-0 : Lamine Yamal centre dans l’axe et trouve Mikel Oyarzabal, qui décale pour Nico Williams, auteur d’une frappe sèche du gauche.

25^e, 2-0 : Mikel Merino est trouvé dans la profondeur et joue en remise avec Mikel Oyarzabal, qui lui délivre une offrande aérienne dans sa course dans la surface française. Le milieu des Gunners transforme ensuite son occasion.

54^e, 3-0 : Adrien Rabiot se rend coupable d’un tacle tardif sur Lamine Yamal, après une perte de balle de Manu Koné. Penalty ! Lamine Yamal le transforme d’une frappe croisée du gauche et prend Mike Maignan à contrepied.

55^e, 4-0 : Pedri et Nico Williams combinent dans la surface et le milieu du FC Barcelone, légèrement dos au but, parvient à se retourner pour décocher une frappe croisée du pied gauche.

59^e, 4-1 : Pedro Porro retient illégalement Kylian Mbappé et concède à son tour un penalty. Le capitaine des Bleus le convertit d’un tir appliqué sur la gauche tandis qu’Unai Simon plonge de l’autre côté.

67^e, 5-1 : Martin Zubimendi sert Pedro Porro, qui décale pour Lamine Yamal dans la surface. Clément Lenglet est pris et la frappe de l’ailier surprend Mike Maignan, battu.

79^e, 5-2 : Kylian Mbappé dévie pour Rayan Cherki à l’entrée de la surface espagnole. Le Lyonnais contrôle et arme une reprise de volée imparable du gauche. Somptueux.

84^e, 5-3 : Rayan Cherki sert Malo Gusto d’une lumineuse passe en profondeur. Le défensuer parvient à centrer dans l’axe. Daniel Vivian tente de dévier l’offrande, mais la pousse malgré lui dans les filets d’Unai Simon.

90^{e + 3}, 5-4 : Rayan Cherki (encore lui) centre depuis le couloir droit et trouve au second poteau Randal Kolo Muani, qui réussit à cadrer une tête à bout portant.

• La phrase. « Il n’y a pas tout à jeter », soufflait Didier Deschamps au terme de la rencontre au micro de TF1.

Si le sélectionneur se voulait convaincant, et faisait « en sorte d’être lucide », la fébrilité de sa ligne défensive et le réveil tardif de ses joueurs laissent à penser qu’il y a tout de même énormément de points à revoir…

Sonnée, déstabilisée, et presque humiliée, l’équipe de France livrait à l’heure de jeu l’une de ses pires prestations, face à une Espagne magnifiée par sa jeunesse et sa fougue. Mais la cascade d’occasions, de buts, et d’espoirs causée par le sursaut d’esprit tricolore, a failli faire basculer ce match dans l’irréel, ce qui lui vaut bien un « A », sur notre échelle de notation sportive allant de « A » à « E ».