Le compte à rebours est lancé et la pression monte dans la région de Cognac. En effet, la Chine a fixé au 5 juillet la date butoir pour appliquer de manière définitive des droits de douane compris entre 35 et 39 % sur les importations de la précieuse eau-de-vie charentaise, imposés temporairement depuis octobre. Un coup très dur pour la filière qui s’ajouterait à la taxation américaine frappant ce spiritueux français à ses frontières fixée, depuis avril, à 10 %, un niveau qui pourrait même être revu à la hausse si les négociations commerciales entre les Washington et Bruxelles, dont la date limite a été fixée au 9 juillet par Donald Trump, échouaient ou s’avérait défavorable au secteur. Prise dans ce double étau, la filière cognac traverse une crise profonde et s’interroge sur son avenir.
« J’ai le sentiment qu’en France, on n’est pas pleinement conscient du problème : 80 % des ventes de cognac dans le monde sont réalisées en Chine et aux Etats-Unis », a déclaré Bernard Arnault, lors de son audition devant le Sénat, le 21 mai, évoquant un « risque majeur ». Le patron du groupe de luxe LVMH, propriétaire de la marque Hennessy, leader incontesté du marché, a ajouté que dans un scénario du pire, « avec une augmentation des droits de douane d’environ 40 % pour la Chine et l’absence d’accord avec les Etats-Unis, il y aurait des répercussions dramatiques sur la viticulture de la Charente, qui emploie environ 80 000 personnes ».
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