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En juin, les fournitures scolaires s’étaient invitées dans la campagne des législatives. A gauche, le Nouveau Front populaire plaidait pour leur gratuité, compensée par l’Etat auprès des collectivités territoriales, alors que le groupe Ensemble pour la République, emmené par le premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, souhaitait proposer aux parents d’élèves « des achats groupés de fournitures scolaires pour [les] aider à baisser le coût de la rentrée ». Du côté du ministère de l’éducation nationale, la circulaire du 28 juin 2022 encourage les directions d’établissement scolaire à organiser ce système d’achats groupés, mais ne va pas plus loin − pour le moment.

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En l’absence de pilotage national, des stratégies locales ont émergé ici et là pour s’organiser, créant des disparités sur le territoire. Certaines collectivités achètent du matériel afin de distribuer un « kit de rentrée » gratuitement aux élèves, par exemple Colombes (Hauts-de-Seine) pour ses écoliers du CP au CM2, ou le département des Bouches-du-Rhône pour tous ses collégiens.

Certaines associations de parents d’élèves se chargent, quant à elles, de commandes groupées de fournitures, afin d’en réduire le coût pour les familles. Au collège Jean-Rostand d’Armentières (Nord), un peu plus de la moitié des parents passent par la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), qui propose ce service. Anne-Charlotte Rossi, vice-présidente nationale de la FCPE et responsable pour le Nord, explique : « [En 2024], pour la papeterie et les petites fournitures, on est à 60 euros tout compris plus 10 euros d’adhésion [à la FCPE] », soit de 20 à 30 euros de moins qu’en supermarché, selon elle.

« Il ne faut pas que l’Etat se dérobe »

Afin de coller au plus près des besoins des familles, le règlement des fournitures est encaissé après la distribution de l’allocation de rentrée scolaire, versée cette année le mardi 20 août, et qui concerne environ un tiers des enfants, sous condition de ressources des parents. Anne-Charlotte Rossi redirige les familles les plus en difficulté vers le fonds social du collège, une aide financière délivrée sur avis d’une commission, ou vers le milieu associatif.

« C’est un sujet qui nous préoccupe car on voit de plus en plus de gens dans la misère. Heureusement, on est dans un pays où la solidarité fonctionne à plein, mais il ne faut pas que l’Etat se dérobe », estime Abdelkrim Mesbahi, président de la FCPE. L’association milite pour une école intégralement gratuite, une revendication qu’elle partage, entre autres, avec la Confédération syndicale des familles (CSF).

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