C’était un de ses engagements de campagne lors de sa réélection à la présidence de la Fédération française de football (FFF), en décembre 2024. Philippe Diallo a annoncé de manière officielle sa volonté de créer une Ligue 3 professionnelle en 2026. Ce projet, qui vise à « transformer » l’actuel championnat de National (3e division), est « une novation très importante demandée depuis longtemps » par les dix-sept clubs qui évoluent actuellement à ce niveau, a-t-il déclaré jeudi 16 janvier, à l’issue du comité exécutif de la FFF.
Un groupe de travail, présidé par le président du Racing club de Strasbourg, Marc Keller, a été mis en place pour « mener des travaux, des consultations », avec un « objectif de lancement » lors de la saison 2026-2027, a précisé M. Diallo.
Il aura donc un peu plus d’une saison pour plancher sur ce projet, évoqué de longue date. Ce « comité de pilotage » réunit plusieurs personnalités, comme l’ex-président de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, aujourd’hui vice-président de la FFF, et les représentants des clubs du National, de la direction technique national, des syndicats des joueurs, des arbitres, des entraîneurs et de la Ligue de football professionnelle (LFP).
L’ambition de Philippe Diallo est de créer une compétition « attractive et pérenne », qui sera sous l’égide de la FFF (la fédération gère déjà le championnat National, contrairement aux Ligues 1 et 2, sous la coupe de la LFP). Avec un enjeu principal : trouver un modèle économique qui permettrait à la future Ligue 3 de s’installer dans le paysage du foot français.
Parmi les potentiels leviers de financement, M. Diallo a rappelé que « le National n’est diffusé que par les moyens de production de la Fédération », sous-entendant que la vente des droits télévisuels de la compétition, actuellement disponible gratuitement sur la plateforme FFFTV, pourrait constituer une source de revenus.
Une sorte de « laboratoire » à idées
Alors qu’aujourd’hui, une partie des clubs de National ont le statut professionnel et d’autres amateur, le projet vise à trouver des solutions économiques pour que l’ensemble des formations de National puissent se développer. L’idée étant notamment de permettre aux clubs susceptibles de monter en Ligue 2 d’être mieux préparés – en particulier sur le plan financier – lorsqu’ils accèdent à l’étage supérieur.
Un défi important. En mai 2023, M. Diallo avait jugé que le projet de Ligue 3 n’était « pas d’actualité », en soulignant alors dans L’Equipe : « il ne suffit pas de dire : “Je veux être professionnel”. Il faut être en capacité d’avoir les infrastructures, mais aussi un environnement économique qui permette de faire vivre un club professionnel. » La FFF soutient aujourd’hui le National à hauteur de 6,7 millions d’euros.
Autre fil rouge : M. Diallo veut que cette future ligue soit celle de « l’innovation », a-t-il déclaré, en l’imaginant comme une sorte de « laboratoire » à idées. Parmi elles, le président de la FFF a évoqué notamment la possibilité d’expérimenter une « sonorisation des arbitres ». M. Diallo a également indiqué qu’il souhaitait des équipes « aux effectifs limités », avec des « joueurs formés localement », et respectant un « salary cap » pour éviter une gabegie financière.
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Autant de sujets sur lesquels le groupe de travail présidé par Marc Keller va se pencher. Si la recherche du modèle économique sera son sujet majeur, il sera également chargé de définir un format de compétition, des règles de régulation (nombre de joueurs, nature des contrats…), le statut des clubs ou encore le montant des dotations financières.
Lors de sa réélection à la tête de la FFF, M. Diallo avait présenté ce projet de Ligue 3 comme un des éléments susceptibles d’impulser « le rebond de notre football professionnel », après avoir dressé le constat d’un secteur en « crise ».