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Chez les Bleues, l’heure est encore à la revue d’effectifs. Quatre mois après la désillusion née de la défaite en quarts de finale des Jeux olympiques de Paris face au Brésil (0-1), Laurent Bonadei a fait appel à une liste élargie de 30 joueuses pour son deuxième rassemblement en tant que sélectionneur de l’équipe de France féminine de football.

Depuis sa nomination, le successeur d’Hervé Renard profite d’une série de quatre matchs amicaux pour tester un maximum de footballeuses. « A la fin de ces deux rassemblements, j’aurai un aperçu large sur 34 joueuses, ce qui me permettra, en vue de la Ligue des nations [19 février au 3 juin 2025], de faire les meilleurs choix possibles », a-t-il expliqué.

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Face au Nigeria (samedi 30 novembre à 21 h 10, à Angers) et à l’Espagne (mardi 3 décembre à 21 heures, à Nice), certaines cadres tricolores, absentes pour blessure, sont logiquement de retour : Sakina Karchaoui, Marie-Antoinette Katoto, Selma Bacha, Sandie Toletti ou encore Eugénie Le Sommer. Cette dernière, meilleure buteuse de l’histoire des Bleues, avait participé, le 25 octobre, à la victoire contre la Jamaïque (3-0), le premier match de l’ère Bonadei, avant de déclarer forfait pour le deuxième, un déplacement perdu en Suisse (2-1), quatre jours plus tard.

D’autres, écartées à différents degrés sous le mandat Renard, jouent en revanche plus gros. C’est le cas d’Amel Majri, 31 ans et 71 sélections, dont seulement huit apparitions sous les ordres du précédent sélectionneur. La Lyonnaise n’avait été titularisée qu’à une seule reprise lors du Mondial 2023, avant de disparaître après la finale de la Ligue des nations perdue face à l’Espagne en février 2024 (2-0).

Amel Majri « n’a pas peur »

Déjà absente entre septembre 2021 et avril 2023 à cause d’une grave blessure à un genou, puis d’une maternité, Majri espère renouer durablement le fil de son histoire avec l’équipe de France. « Je suis très contente d’être de retour. Si j’avais la pression, je ne serais pas venue. Cela ne me fait pas peur. Je me dis que j’ai l’opportunité de montrer à nouveau mes qualités », explique-t-elle au Monde.

Des aptitudes que cette habile manieuse de ballon détaille : « On me connaît par rapport à mes qualités techniques, mon bon pied, mes dribbles et aussi mon sens de la finition. Je peux m’associer parfaitement avec les filles autour de moi. »

Quand elle est en bonne forme physique, son profil apporte de la diversité à un collectif qui manque parfois de justesse technique. Comme l’a rappelé Laurent Bonadei, « Amel est une joueuse avec beaucoup de talent et de qualités techniques. Il était préférable qu’elle soit à 100 % de ses moyens pour lui donner une vraie chance ».

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La joueuse offensive, qui a marqué deux buts lors des trois derniers matchs de l’OL, écarte les questions liées à son âge. « Quand on fait une contre-performance à 30 ans, les gens jugent vite que l’on est finie. Alors qu’à 27 ans, il y a autant de contre-performances qu’à 30 ans, assène-t-elle. Je peux autant courir qu’une fille de 25 ans… »

« Un nouveau départ » pour Melvine Malard

A 24 ans, Melvine Malard a, elle, connu la période Corinne Diacre, avec laquelle elle avait débuté en septembre 2020, avant de prendre une place de titulaire en attaque lors des quarts de finale et des demi-finales de l’Euro 2022. Pendant l’ère Hervé Renard, sa carrière tricolore a été mise en pause, à l’exception de 36 minutes de jeu contre le Portugal, en décembre 2023.

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« Après une coupure d’un an, c’est un nouveau départ pour moi, constate l’attaquante de Manchester United (22 sélections). Aujourd’hui, je prends ce qu’il y a à prendre, je suis très heureuse de faire partie d’une nouvelle équipe avec un nouveau staff. »

Melvine Malard (au centre) célèbre un but inscrit avec Manchester United contre Brighton, le 3 novembre 2024.

Formée à Lyon, Malard s’est imposée la saison dernière en Angleterre, inscrivant même le premier but de l’histoire des Red Devils en Ligue des champions féminine. Avec son club, elle a aussi remporté la FA Women’s Cup contre Tottenham, devant près de 80 000 supporteurs.

« Dans le championnat anglais, tu es beaucoup plus sollicitée, c’est très intense et athlétique », confie celle qui se dit prête à « mettre le bleu de chauffe pour l’équipe. » La Réunionnaise est consciente qu’elle sera « observée » et qu’elle doit « se montrer à chaque entraînement et à chaque match. »

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Car avec un nouveau sélectionneur, les cartes sont rebattues. Evincée au dernier moment de la liste des Bleues pour Paris 2024, Clara Mateo considère aussi l’arrivée de Laurent Bonadei « comme une nouvelle étape. » Depuis le début de la saison, l’attaquante polyvalente du Paris FC prend une autre dimension.

Positionnée dans l’axe, elle occupe la tête du classement des meilleures buteuses de Division 1 (10 buts en 9 journées de championnat). « J’ai connu une grosse déception après ma non-sélection aux JO. J’ai pris du temps pour digérer et me rebooster, lance-t-elle. Je ne sais pas si c’est une revanche, mais j’en sors grandie. »

Contre le Nigeria et surtout l’Espagne, championne du monde, Clara Mateo, Amel Majri, Melvine Malard et les autres voudront prouver qu’elles méritent leur place chez les Bleues. « J’entame cette saison avec l’ambition d’être présente à l’Euro », insiste Mateo. L’édition 2025 du championnat d’Europe aura lieu du 2 au 27 juillet, en Suisse.

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