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Dans Family Feud, chanson tirée de son deuxième album, For Cryin’ Out Loud!, paru le 4 octobre, Finneas O’Connell rappelle sa proximité fusionnelle avec sa sœur, Billie Eilish. « A part of me is part of you/ Just a different shade of blue » (« une part de moi est une part de toi/ juste une différente nuance de bleu »). Et aussi ce qui distingue ce chanteur multi-instrumentiste de 27 ans de l’icône des milléniaux, de quatre ans sa cadette, pour laquelle il a cosigné et coréalisé trois albums et quelques-uns des tubes les plus marquants de ces cinq dernières années (Bad Guy, Bury a Friend, Everything I Wanted, Your Power, No Time to Die, What Was I Made For?…). Une « nuance de bleu » qui peut être interprétée comme une nuance de blues.
Car là où la petite sœur a tendance à broyer du noir en chantant son anxiété et ses malaises autodestructeurs, le grand frère distille, en solo, une pop à la mélancolie plus légère, un spleen plus éclairé qu’écrasé par le soleil de sa Californie natale. Moins introspectives que celles de Billie Eilish, les chansons de For Cryin’ Out Loud! ont été, dit-il, « inspirées par [sa] famille et [ses] amis proches ». Quand les peines de cœur relatées dans des titres comme Starfucker ou Same Old Story font référence à de vieux souvenirs. « Cela fait longtemps que je n’ai pas eu de chagrin d’amour », s’amuse-t-il au téléphone, ce 3 octobre, lors d’un échange depuis son domicile de Los Angeles. « Je vis heureux en couple depuis plusieurs années », précise le compagnon de l’influenceuse, actrice et réalisatrice américaine Claudia Sulewski.
Dynamique de groupe
Alors que Billie et Finneas ont l’habitude de travailler dans un isolement autarcique et que le premier album du compositeur-réalisateur artistique, Optimist (2021), avait été conçu en solitaire, en début de pandémie de Covid-19, dans son home studio, c’est une dynamique de groupe qui a façonné ce deuxième album solo. « J’ai écrit l’essentiel de ce disque en mars 2024, rappelle le chanteur. L’idée était de réunir cinq amis musiciens et de compléter ces chansons en fonction de ce qui se passait en live dans un studio plus grand que celui que j’ai à la maison. »
Après de longs mois passés à la finalisation de Hit Me Hard and Soft, le dernier album de Billie Eilish, paru en mai, Finneas renouait ainsi avec sa propre discographie en misant sur l’instantanéité de jam-sessions avec une bande de potes. Musiciens familiers des productions pop ou indie rock, le guitariste Matthew Fildey, le bassiste Aron Forbes, le batteur Miles Morris et les claviers David Marinelli et Lucy Healy ont autant suivi que guidé un chanteur alternant ballades sentimentales (Little Window, Starfucker, Same Old Story, For Cryin’ Out Loud!…) et refrains enlevés (Cleats, 2001, Lotus Eater, Sweet Cherries…). Moins électro et plus lisses que les petits jeux macabres composés avec sa sœur, ces morceaux ne témoignent pas moins d’un savoir-faire mélodique et d’un entrain pas loin de flirter avec la variété pop-funk-rock de l’ex-One Direction Harry Styles.
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