Conjurer le souvenir peu glorieux de la finale de la Ligue des champions en 2022 jouée au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), entre le Real Madrid et Liverpool, lorsque la fête sportive s’était transformée en déroute sécuritaire, avec des centaines de supporters espagnols et britanniques agressés, dépouillés et violentés, et un dispositif policier qui était apparu débordé par la tournure des événements. La mission des 5 400 policiers et gendarmes déployés dans Paris à l’occasion du match entre le Paris Saint-Germain (PSG) et l’Inter Milan, qui se déroulera samedi 31 mai à Munich, tient autant de cet enjeu, purement sécuritaire, que de considérations d’ordre politique, pour ne pas dire d’une éminente question d’image pour la France. Un triple objectif et un défi, pour le gouvernement et le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, en tête.
Depuis des semaines, les réunions se succèdent à la Préfecture de police de Paris, tour de vigie d’une rencontre sportive classée à haut risque et pour la bonne tenue de laquelle les autorités ont mobilisé des effectifs en nombre, gendarmes mobiles, CRS, compagnies d’intervention, police des transports. Le tout, sans compter des fonctionnaires en civil dont la feuille de route déclinée par la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne est sans équivoque : « Les équipes civiles seront prioritairement engagées dans la lutte anti-délinquance afin de détecter et réprimer les vols à la tire, vols avec violences et agressions diverses dont pourraient être victimes les spectateurs et les supporters dans les transports. Le dispositif devra se montrer particulièrement pro-actif et conduire à des interpellations systématiques des auteurs d’infractions. »
Il vous reste 65.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.