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La décision du tribunal correctionnel de Paris, au terme du procès sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy, sera rendue le 25 septembre à 10 heures, a fait savoir la cour au dernier jour du procès, mardi 8 avril. Le 27 mars, le Parquet national financier (PNF) avait requis sept ans d’emprisonnement, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre l’ancien président de la République.

Ce dernier a déclaré mardi ne pas vouloir « répondre à un réquisitoire politique et violent » du PNF, évoquant un « contexte médiatique et politique détestable ». « Je ne le ferai pas, parce que je veux la vérité et je ne veux rien dire devant votre tribunal (…) qui puisse alimenter cette polémique », a poursuivi M. Sarkozy, faisant référence aux charges répétées portées contre la justice par le Rassemblement national à la suite du jugement rendu contre Marine Le Pen le 31 mars. « Je ne suis pas ici pour faire de la politique, mais pour défendre mon honneur et pour que la vérité soit faite », a-t-il ajouté, répondant à la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino.

M. Sarkozy est soupçonné d’avoir noué en 2005, par le truchement de ses plus proches collaborateurs, un « pacte de corruption » avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin qu’il finance sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Et ce, selon l’accusation, en échange de contreparties diplomatiques, économiques et juridiques, en particulier un soutien au retour de la Libye sur la scène internationale après des années d’embargo lié aux attentats commis par le régime.

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La défense continue de nier tout financement

Nicolas Sarkozy était le dernier des prévenus à s’avancer mardi soir à la barre, alors que ses avocats venaient de longuement plaider la relaxe, en tentant de convaincre le tribunal correctionnel de Paris d’oublier « l’idée folle » d’un pacte de corruption passé avec Mouammar Kadhafi afin que celui-ci finance son accession à l’Elysée.

L’ex-chef de l’Etat de 70 ans a écouté la plaidoirie de ses avocats, assis aux côtés des trois anciens ministres également poursuivis : Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth. Une image identique à celle du premier jour du procès, le 6 janvier. La salle d’audience était remplie pour cette journée qui marquait l’épilogue d’un procès inédit. Au deuxième rang se sont assis l’épouse de Nicolas Sarkozy – la chanteuse Carla Bruni – ainsi que ses fils Jean et Pierre.

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« Le financement n’existe pas », ont martelé les avocats de l’ancien président pendant plusieurs heures, fustigeant ce qu’ils ont qualifié de « reculades » et de « failles béantes » dans le raisonnement du PNF. « Les investigations n’ont pas trouvé l’argent du prétendu pacte de corruption. Pourtant, on ne parle pas ici de petites sommes », mais de millions d’euros. « Ça ne peut pas disparaître comme ça ! », a dénoncé MTristan Gautier.

Les avocats de l’ancien chef de l’Etat ont notamment attaqué les canaux de financement décrits par le PNF, sous les hochements de tête approbateurs de Nicolas Sarkozy. Le premier correspond à une somme de 5 millions à 6 millions d’euros libyens virée en 2006 sur un compte libanais de l’intermédiaire Ziad Takieddine – dont 670 000 euros, retirés en liquide d’un autre compte, ont pu alimenter la campagne, selon le PNF. Or pour l’avocat, Ziad Takieddine a « systématiquement utilisé cet argent pour ses dépenses personnelles » : « factures et notes faramineuses dans des hôtels de luxe », « croisières en yacht », ou encore « travaux dans des villas ».

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Quant au second canal de financement, qui serait passé par le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bechir Saleh, et Alexandre Djouhri, « cela n’a aucun sens » pour le conseil, en particulier parce que l’intermédiaire était un proche de Dominique de Villepin, alors « grand rival de Nicolas Sarkozy », qui n’aurait pas manqué de faire fuiter l’information, a encore plaidé la défense.

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Le Monde avec AFP

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