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« Alerte rouge ! Nous avons déjà tiré la sonnette d’alarme sur la fin des concessions des sociétés d’autoroutes. Je le fais encore plus fort », prévient Thierry Guimbaud, président depuis décembre 2023 de l’Autorité de régulation des transports (ART), lors d’une conférence de presse (planifiée bien avant la nomination du gouvernement), mardi 24 septembre. Alors que le ministre délégué chargé des mobilités, François Durovray, prend tout juste ses marques, cette autorité indépendante veut attirer tout de suite son attention sur un dossier urgent : l’échéance de ces concessions – 90 % du réseau autoroutier – programmée entre 2031 et 2036. Il faut l’anticiper.

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Pour une raison simple : à la fin de leur contrat, les sociétés d’autoroutes doivent restituer l’infrastructure à l’Etat, son propriétaire, « en bon état ». Reste à définir ce que signifie ce « en bon état » et, surtout, à vérifier si des travaux sont nécessaires pour y parvenir. Il n’est pas nécessairement dans l’intérêt des concessionnaires d’investir en fin de contrat, l’Etat doit donc être vigilant.

Autre sujet épineux : la réalisation de « compléments d’échangeurs autoroutiers ». Elle est prévue dans les contrats, parfois à date définie ou quand un niveau de trafic est atteint, mais, parfois, les critères sont plus flous. Il convient donc de faire une analyse contrat par contrat. « Les usagers ont payé pour cela. C’est un enjeu à plusieurs milliards d’euros », précise le président de l’ART.

Surveiller les monopoles

Haut fonctionnaire, expert des transports, ancien patron de Voies navigables de France, Thierry Guimbaud, 66 ans, ne manie pas la langue de bois. Il veut peser dans le débat et l’a montré en présentant le nouveau plan stratégique de l’ART. « Réguler, à quoi ça sert ?, demande-t-il en faisant les questions et les réponses. A faire en sorte que les services de transport soient le plus efficaces, le plus efficients possible pour l’usager. » Et, si cela est envisageable, moins chers. Pour l’ART, il est possible d’y parvenir par l’innovation et la concurrence, mais aussi, en surveillant les monopoles pour éviter les rentes. Elle insiste sur la nécessité de réduire l’empreinte environnementale : « Les transports représentent 15 % du budget des ménages et 30 % des émissions totales de CO2. »

Peu connu du grand public, le régulateur des transports – alors appelé ARAF – a été créé en 2009 pour accompagner l’ouverture à la concurrence du ferroviaire. Après la loi Macron de 2015, il a été rebaptisé Arafer, élargissant ses compétences aux cars Macron et aux autoroutes. La loi d’orientation des mobilités de 2019 a ajouté les redevances aéroportuaires et les services digitaux de mobilité et de billettique dans son champ de compétences.

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