« Fils de » : une satire politique où tous les coups sont permis

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Il y a des soirées que l’on préférerait oublier à tout jamais. Pour Nino Granell (Jean Chevalier), celle qui lance véritablement le récit de Fils de, premier long-métrage de Carlos Abascal Peiro, est de celles-là. En l’espace de quelques minutes, ce jeune attaché parlementaire voit les ambitions de la femme politique à laquelle il est dévoué réduites à néant à la suite de révélations vengeresses de son mari. Et ce, alors qu’elle était jusque-là la grande favorite pour obtenir le poste de première ministre. Sa petite amie, la journaliste Malka Lopez (Sawsan Abès), lui apprend qu’elle s’apprête à être nommée à un poste de présentatrice très en vue, menaçant de jeter une ombre sur son propre plan de carrière. Et, fâcheuse méprise, il s’aperçoit qu’il a mangé le placenta que l’hôte de la soirée gardait précieusement dans son frigo, révélation faite sous les yeux de tous les invités.

Mais dans le microcosme politico-médiatique au centre de Fils de, tout va très vite. Un coup est à peine perdu qu’il faut déjà anticiper le suivant. Ce jeu de manipulation depuis les coulisses est la grande spécialité d’Anne Chalamont (Karin Viard), intraitable cheffe de parti au cœur de toutes les manigances, déterminée à barrer la route de Matignon à Isabelle Barrère (Nathalie Richard), dirigeante très indépendante qui vient de quitter le Fonds monétaire international.

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