Meilleures Actions
Histoires Web samedi, mai 24
Bulletin

La 78ᵉ édition du Festival de Cannes se termine samedi 24 mai. Après onze jours de frénésie sur la Croisette, le jury, présidé par l’actrice française Juliette Binoche, doit décerner la Palme d’or à l’un(e) des 22 cinéastes en compétition.

Qui gagnera la prestigieuse récompense ? Dans un contexte où le Festival prône la parité et la diversité, les femmes ou les nouveaux visages de la sélection officielle ont-ils une chance de gagner ? Renonçant à leur boule de cristal, les Décodeurs se sont plutôt penchés sur la composition de la sélection et les précédents palmarès pour tenter d’y déceler des tendances.

Une chance sur trois pour qu’une femme remporte la Palme

Alors que l’édition 2024 était retombée dans ses travers originels concernant le nombre de réalisatrices sélectionnées dans la compétition officielle (quatre femmes sur 22 cinéastes), la compétition se révèle cette année un peu plus inclusive, malgré une présence masculine encore largement majoritaire. Sur les 22 réalisateurs en lice pour la Palme d’or, un peu moins d’un tiers sont des femmes (sept). La dernière année où aucune réalisatrice n’avait été selectionnée remonte à 2012.

L’affaire Weinstein, le mouvement #MeToo et les engagements du Festival en faveur de la parité ont encouragé la diversité dans la compétition, sans pour autant parvenir à résoudre entièrement les problèmes de parité. Sur l’ensemble des films diffusés au cours de cette 78ᵉ édition, en ou hors compétition, seule une œuvre sur quatre est réalisée ou coréalisée par une femme (35 sur 141 films programmés), selon notre décompte.

Dans une tribune publiée le 13 mai dans Marie Claire, plusieurs associations engagées en faveur de l’inclusion dans le cinéma et l’audiovisuel ont alerté sur « un climat assombri, traversé par les vents contraires d’un “backlash” – ou retour en arrière global – contre la parité, l’égalité et la diversité », en faisant notamment référence au retour de Donald Trump au pouvoir et à sa politique défavorable à la « discrimination positive ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Festival de Cannes : à l’heure du bilan, la Quinzaine des cinéastes entre grâce et vanités

La réalisatrice française Justine Triet est la dernière à avoir remporté la Palme d’or, pour son film Anatomie d’une chute, en 2023. Elle avait porté à trois le nombre de femmes à remporter ce prix résolument masculin depuis sa création, en 1939, en succédant à Jane Campion, récompensée en 1993 pour La Leçon de piano (ex æquo avec le réalisateur Chen Kaige) et à Julia Ducournau, couronnée en 2021 avec Titane.

Lire : Le Festival de Cannes, une compétition d’hommes

Moins de 10 % de chances pour que le(a) lauréat(e) soit un(e) novice de Cannes

Parmi les 22 cinéastes susceptibles de recevoir la Palme d’or, seulement deux foulent pour la première fois les marches du Palais des festivals : Mascha Schilinski (Sound of Falling) et Ari Aster (Eddington). Tous les autres ont déjà présenté un film en compétition dans la sélection officielle ou pour le prix Un certain regard. Trois d’entre eux ont même déjà obtenu une Palme d’or : les frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne (pour Rosetta en 1999 et L’Enfant en 2005) et la Française Julia Ducournau (pour Titane, en 2021).

14 % de chance pour que la Palme d’or soit française

Sur les 22 films nommés, 12 sont réalisés par des Européens et quatre par des Etats-Uniens. Avec trois cinéastes français en lice, le cinéma tricolore a donc statistiquement un peu moins d’une chance sur sept de recevoir sa dix-septième Palme d’or.

La sélection compte deux réalisateurs iraniens, Saeed Roustaee (Woman and Child) et Jafar Panahi (Un simple accident), ce dernier étant parvenu à sortir de son pays après des années d’emprisonnement. Côté Amérique du Sud, le réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho a été nommé pour L’Agent secret. Le Sud-Africain Oliver Hermanus est le seul cinéaste du continent africain retenu dans la sélection 2025 pour son film The History of Sound.

Lire aussi : Au Festival de Cannes, le jury récompense avant tout les Occidentaux

Depuis la création du Festival de Cannes, les films ayant reçu la récompense suprême sont majoritairement occidentaux. Cette édition ne fait pas défaut : les réalisateurs occidentaux de la sélection ont statistiquement 68 % de chances de remporter la Palme d’or.

Cet article est une mise à jour d’une première version publiée en 2023.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.