Meilleures Actions
Histoires Web vendredi, mai 16
Bulletin

QUINZAINE DES CINÉASTES

L’obscurité est l’une des choses les plus difficiles à obtenir au cinéma, et le noir une couleur presque impossible à rendre dans toute son épaisseur. C’est pourtant dans d’épaisses ténèbres que commence L’Engloutie, une nuit d’hiver et d’encre dont émergent d’abord les points chauds de lanternes, puis quelques silhouettes fragiles qui s’avancent vers la caméra, sous le patronage d’arbres fantomatiques. Dans les chaumières, les visages n’émergeront qu’à la flamme de l’âtre, pour retourner aussitôt à l’ombre.

Présenté à la Quinzaine des cinéastes, le premier long-métrage de Louise Hémon – repérée pour ses documentaires et comme metteuse en scène de théâtre – annonce d’emblée la couleur : voici un film qui rôdera tout du long à la lisière du visible et de l’invisible, et dont chaque image devra s’arracher aux puissances de la nuit.

Le film a été coécrit avec une autre jeune réalisatrice, Anaïs Tellenne, à qui l’on devait déjà le remarquable L’Homme d’argile (2024).

Lire la critique (2022) : Article réservé à nos abonnés Théâtre : le débat de l’entre-deux-tours, un trouble jeu de rôles politique

En 1899, dans une vallée isolée des Hautes-Alpes, une jeune institutrice, Aimée (Galatea Bellugi), arrive, lors d’une nuit venteuse, dans un hameau figé dans les neiges et encerclé par les montagnes. Au jour levant, c’est alors la blancheur intégrale, pas moins englobante, qui succède à l’obscurité. Venue faire la classe aux enfants du village – où seuls les hommes demeurent pendant que les femmes servent à la ville –, Aimée se heurte à l’illettrisme, aux superstitions, au manque d’hygiène.

Il vous reste 69.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.