SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION
La présence à Cannes de Jafar Panahi, l’un des cinéastes les plus influents de la Nouvelle Vague iranienne, est toujours chargée d’un sens politique. Habitué de la Croisette, le réalisateur y a reçu la Caméra d’or pour son premier long-métrage, Le Ballon blanc (1995), avant de remporter le Lion d’or à Venise avec Le Cercle (2000). Depuis sa condamnation, en décembre 2010 à six ans de prison ferme, pour propagande contre le régime, un an après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad (en juin 2009), il n’a cessé de contourner l’interdiction qui lui a été faite (entre autres), de tourner des films pendant vingt ans.
Plusieurs de ses longs-métrages ont pu ainsi être projetés à Cannes (parfois en son absence), comme Ceci n’est pas un film (2011), en séance spéciale, puis Trois Visages (2018), présenté en compétition (prix du scénario), tourné clandestinement avec une caméra embarquée dans la voiture. Entre-temps, Panahi a été récompensé de l’Ours d’or à Berlin, en 2015, avec Taxi Téhéran.
Né en 1960, Panahi concourt à nouveau pour la palme d’or avec Un simple accident, film entouré du plus grand secret – autre drame iranien en compétition, Woman and Child, de Saeed Roustaee, sera lui dévoilé le 22 mai. Le ton d’Un simple accident est plus frontal que les précédents essais de Panahi – trois ans après le déclenchement en 2022 du mouvement « Femme, vie, liberté » –, sans compter sa tonalité tragi-comique, voire cocasse, la dramaturgie montant en chantilly autour d’un formidable collectif d’acteurs. Tour à tour, on rit, et on a froid dans le dos.
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