Communiquer en direct par vidéo : si la pratique est aujourd’hui d’une grande banalité, elle a longtemps relevé de la science-fiction. Dans les années 2000, un logiciel, Skype, a fait de ce fantasme une réalité pour le grand public. Mais, vingt-deux ans après son lancement, Microsoft, son propriétaire, a annoncé en février qu’il mettrait fin au service, lundi 5 mai. « Skype a contribué à façonner les communications modernes et à soutenir d’innombrables moments importants et nous sommes honorés d’avoir participé à cette aventure », avait alors commenté l’entreprise américaine.
Comment Skype, qui a marqué son époque au point de générer un verbe, « skyper », a-t-il fini par péricliter ? Son histoire commence en 2003 en Europe : le logiciel est lancé par deux entrepreneurs, le Suédois Niklas Zennström et le Danois Janus Friis, et développé par trois Estoniens. Ces derniers sont déjà à l’origine de Kazaa, une des bêtes noires de l’industrie du disque à l’époque, car il permettait de télécharger des fichiers de pair à pair (peer to peer, échange direct entre internautes).
Dans sa première version, disponible sur ordinateur, Skype ne permet pas encore de discuter par vidéo, seulement par la voix, à condition de disposer d’une connexion Internet. Mais il s’agit déjà d’une grande nouveauté pour les internautes, qui court-circuitent ainsi les opérateurs téléphoniques et peuvent désormais appeler gratuitement des personnes basées à l’étranger par exemple, pourvu qu’elles aussi aient installé le logiciel. Le succès est immédiat, avec 54 millions d’inscrits recensés en 2005, et finit par attiser les convoitises.
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