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Histoires Web dimanche, avril 20
Bulletin

C’est peut-être le regretté Jean Rochefort qui en parlait le mieux. « J’ai 14 ans, c’est la Libération de Paris, je n’avais jamais vu de femme nue », confie l’acteur dans « Vivement dimanche », en 2009. La première fois fut donc une femme enchaînée, le crâne rasé, couverte de croix gammées et de crachats. « A côté d’elle se tenait un de ces “héros” naissants comme les champignons après la pluie. Il tenait le bébé de cette jeune femme par les chevilles comme un poulet. La foule était ivre de haine. »

Accusées pour la moitié de « collaboration sentimentale » ou « horizontale », mais aussi de dénonciation, de travail ou de trafic avec l’ennemi, plus de 20 000 femmes ont été tondues entre 1943 et 1946. Ces scènes d’une violence inouïe, dont plusieurs ont été filmées et photographiées notamment par l’armée américaine, ont eu lieu dans les villes comme dans les villages. Aucun département n’a été épargné. Les enfants, juchés sur les épaules, ou placés face aux estrades improvisées, ne pouvaient rien rater. Dans La France de l’épuration. Entre vengeance et justice, de Marie-Christine Gambart, diffusé sur France TV depuis le 2 avril, l’historienne Michelle Perrot, 17 ans à l’époque, témoigne : « J’étais ahurie ; ces femmes, je ne les connaissais pas, mais elles n’habitaient pas loin de chez moi. Les voir avec ces hommes qui se foutaient d’elles, les humiliaient… J’étais forcément de leur côté. »

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