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A son tour, Félix Lebrun peut jubiler et rendre la pareille à celui qui l’a si souvent martyrisé en compétition officielle. Debout sur la table, les bras levés au ciel, le pongiste de 18 ans savoure son premier titre de champion de France remporté, dimanche 23 mars, au terme d’un match d’une exceptionnelle intensité face à son frère Alexis (4-3). Ce dernier, assis au sol, ne peut que sourire. Pas rancunier, devant cette photographie inversée de son titre acquis il y a un an à Montpellier : lui aussi était monté sur la table, sous les yeux d’un Félix inconsolable.

Le chambrage fait partie intégrante du logiciel des frères Lebrun, condamnés à se croiser, depuis quelques années et certainement pour les prochaines à venir, en finale du circuit français. En 2023 et en 2024, Alexis avait pris le dessus sur Félix, malgré l’émergence au très haut niveau du cadet. Ce dernier, numéro 6 mondial, avait répondu aux espoirs placés en lui en décrochant, à seulement 17 ans, la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris 2024.

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L’anomalie de la jeune et déjà brillante carrière de Félix, ces résultats internationaux avant la consécration à la maison, est donc réparée. « C’était incroyable, j’ai fait un match extraordinaire. Face à Alexis, il faut faire des matchs extraordinaires pour gagner. Remporter mon premier titre de champion de France, c’est un rêve », a réagi le jeune pongiste après sa victoire et ce second succès en compétition officielle face à son aîné.

Jusqu’en octobre 2024 et une demi-finale au tournoi WTT Champions de Montpellier, Félix n’avait encore jamais réussi à battre Alexis. Ce déclic lui a permis de mieux gérer ce nouveau duel, les moments d’incertitude et ce gros temps faible au milieu de la rencontre. « J’avais mis énormément d’intensité au début du match mais ça a été difficile de tenir physiquement », a expliqué Félix, vainqueur des deux premières manches de la finale.

Alexis Lebrun rate une balle de match

« C’était dur, il a repris le dessus, a-t-il poursuivi. Bravo à Alexis qui fait une année extraordinaire. » Numéro 9 mondial, le frère aîné abordait ce rendez-vous avec le statut de favori. Il y avait ces victoires et cette nette domination sur Félix, mais surtout de probants résultats ces dernières semaines : une victoire aux championnats d’Europe en octobre à Linz (Autriche), puis un succès lors du Top 16 européen, en février, à Montreux (Suisse).

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En pleine confiance, Alexis a d’abord su renverser son frère pour prendre l’avantage dans cette finale. Avant de rater une balle de match alors qu’il menait 3-2. « J’ai dû augmenter mon niveau très fort mais en termes d’émotion, je n’ai pas été assez juste. C’est dommage mais il a fait un super match, donc bravo à lui », a reconnu l’aîné, qui se doutait qu’un jour viendrait où il devrait céder sa couronne à son petit frère.

Au terme de cette finale, les deux Lebrun ont remercié le public de la salle Marcel-Cerdan de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Trois mille personnes – dont les membres du Collectif Ultras Lebrun – ont assisté à ce combat et prouvé que l’intérêt pour le tennis de table, discipline dont l’intérêt est décuplé dans l’Hexagone par leurs résultats, ne se dément pas depuis la fin des Jeux de Paris.

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Conjointement, le nouveau champion de France et ce rival si familier ont lancé un clapping avec le public à la fin du match. Une communion avec le duo qui a conservé, samedi, son titre en double. Après cette échéance nationale, Félix et Alexis Lebrun vont désormais préparer les championnats du monde, qui auront lieu à Doha (Qatar), du 17 au 25 mai. Une compétition qu’un seul Français – Jean-Philippe Gatien en 1993 – a remportée dans l’histoire.

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