Les supporteurs du FC Barcelone gardent un souvenir amer du dernier duel entre leur équipe et l’Inter Milan, en demi-finales de la Ligue des champions de football. C’était en 2010. Les Nerazzurri étaient alors entraînés par José Mourinho et les Catalans par Pep Guardiola. Après l’avoir emporté au match aller à domicile (3-1), les Lombards avaient défendu en bloc lors du retour au Camp Nou pour conserver leur avantage et pallier l’exclusion de leur milieu de terrain, Thiago Motta, peu avant la demi-heure de jeu. Au bout du compte, le Barça s’était imposé d’une courte tête (1-0), mais l’Inter s’était assuré la qualification.
Quinze ans plus tard, les deux équipes se disputent à nouveau une place en finale de la plus prestigieuse compétition de clubs européenne. Et si, cette fois, Barcelone est le théâtre de l’ouverture des hostilités, mercredi 30 avril au Stade olympique Lluis Companys, à Montjuic, pour le premier acte de ce duel, en matière de philosophie de jeu des deux rivaux, les choses ont peu changé.
Arrivé sur le banc des Catalans à l’été 2024, l’Allemand Hansi Flick a redonné vie au style qui fait l’identité des Blaugrana : un jeu de possession porté vers l’attaque. Mené par un trio offensif en pleine forme – le Brésilien Raphinha, meilleur passeur de la compétition cette saison, le prodige local Lamine Yamal, 17 ans, issu de la Masia, le centre de formation du club, et le Polonais Robert Lewandowski –, le Barça peut se targuer d’avoir la meilleure attaque de cette édition de la Ligue des champions, avec 37 buts inscrits en 12 matchs.
Malgré le forfait de Robert Lewandowski, blessé, les dernières performances de Barcelone ont montré que le danger pouvait surgir d’un peu partout, de l’attaquant Ferran Torres, titulaire et buteur en finale de Coupe d’Espagne face au Real Madrid (3-2), samedi 26 avril, au défenseur Jules Koundé, qui a inscrit le but décisif en prolongations.
L’Inter, un groupe expérimenté
Cependant, s’il veut avoir l’occasion de se battre pour soulever la « coupe aux grandes oreilles », le 31 mai, à Munich (Allemagne), le Barça doit faire plier la meilleure défense d’Europe. Car, depuis le début de cette campagne 2024-2025, l’Inter Milan n’a encaissé que cinq buts, bouclant même huit de ses 12 rencontres avec ses cages inviolées. La tactique de l’entraîneur Simone Inzaghi repose sur l’élaboration d’un rempart devant le but, avec la titularisation de cinq défenseurs, dont trois centraux.
Sur le plan offensif, le Transalpin mise sur le réalisme de ses attaquants, à l’instar de l’Argentin Lautaro Martinez et du Français Marcus Thuram. Néanmoins, ce dernier, souffrant des adducteurs depuis plusieurs semaines, est incertain pour le match de mercredi.
Les Nerazzurri jouissent aussi d’une solide expérience, à l’image de leur arrière-garde, où le gardien suisse Yann Sommer, 36 ans, et les défenseurs italien Francesco Acerbi et néerlandais Stefan de Vrij, âgés respectivement de 37 et 33 ans, tiennent les rôles de cadors. Parmi les quatre équipes de ce dernier carré, le club milanais a l’effectif dont la moyenne d’âge est la plus élevée parmi les quatre demi-finalistes : 29 ans et 154 jours, bien loin de celle de son adversaire catalan (24 ans et 261 jours).
En outre, si l’on considère les 11 joueurs probablement alignés pour cette rencontre, huit ont disputé la finale de la Ligue des champions 2023, perdue face à Manchester City (0-1). De quoi faire la différence dans ce genre de grands rendez-vous.
Une série noire au pire des moments
Toutefois, à l’approche de cette demi-finale, la dynamique actuelle joue plutôt contre les Lombards. En quelques semaines, leur rêve de remporter le triplé (championnat, Coupe d’Italie, Ligue des champions) s’est effondré. Sortis par la petite porte en demi-finales de la Coupe d’Italie face à l’AC Milan (0-3 au retour, après 1-1 à l’aller), les Nerazzurri ont enchaîné deux revers en Serie A contre Bologne (1-0) et l’AS Rome (0-1), cédant la première place du classement à Naples. Une série noire qui survient au pire des moments.
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« Cette semaine ne doit pas annuler tout le travail effectué depuis quatre ans, a insisté Simone Inzaghi lors de la conférence de presse d’avant-match. Nous n’avons pas été à la hauteur ces trois derniers matchs, mais on a discuté dans le vestiaire et analysé ce que l’on devait mieux faire (…) Il faut tenter de retrouver de l’énergie. On ira à Barcelone avec beaucoup de respect pour cette équipe, mais sans peur. »
Le Barça, lui, peut toujours rêver d’un triplé qui lui échappe depuis 2015. La Coupe du roi déjà remportée, il est en bonne position en championnat d’Espagne, leader avec quatre points d’avance sur le Real Madrid à cinq journées de la fin. Hansi Flick, néanmoins, appelle à la prudence : « Nous devons rester très concentrés. [La double confrontation contre l’Inter] sera difficile, et nous devons nous y préparer. » Car l’Allemand n’a pas oublié le sévère revers infligé à ses troupes par le Borussia Dortmund, en quarts de finale retour, mardi 15 avril (3-1). Une première défaite depuis le début de l’année 2025, qui, heureusement, n’a pas prêté à conséquence.