« Non, je ne vous en dirai rien. Parce que Jennyfer, ça fait partie de moi, de ma vie. » Cette responsable de magasin refuse toute interview avant le jugement du tribunal de commerce de Bobigny. Les juges doivent décider, mercredi 28 mai, du sort des 220 boutiques de l’enseigne de mode féminine, en liquidation judiciaire depuis le 30 avril. Comme tant d’autres salariés « dans le flou » ou « ne sachant rien de la date de fermeture de leur magasin, ni des adresses qui vont être reprises », Samia, dont le prénom a été changé, préfère taire son émotion « le temps, que ça passe ».
Pour le millier de salariés de la chaîne, les derniers jours de Jennyfer sont éprouvants. Mercredi 21 mai, alors que les représentants du personnel négociaient une prime de départ dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi qui accompagne cette procédure, le personnel en magasin a fait grève. « Parce qu’on est épuisés mentalement », a expliqué Alicia, vendeuse Jennyfer, dans une vidéo relayée sur le réseau LinkedIn. L’ensemble des magasins ont tiré le rideau. « C’est du jamais-vu dans cette entreprise », observe une salariée employée depuis plus de vingt ans.
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