Faire une IVG au début de la vie de couple : « Cela a scellé un pacte entre nous : d’ici deux ans, on fait des enfants »

Entre Raphaëlle et Simon, tout est allé très vite. Une semaine après avoir matché sur une application de rencontres, ils sont allés boire un verre. Quelques jours plus tard, ils étaient ensemble et, cinq mois après, emménageaient dans le même appartement, à Bordeaux. Mais au bout de dix mois de relation, quand un petit « + » s’est affiché sur un test de grossesse, c’était malgré tout un peu trop rapide pour eux.

Comment faire lorsqu’une grossesse imprévue vient chambouler un couple en début de relation ? L’interruption volontaire de grossesse (IVG), légale en France depuis 1975, peut alors devenir une expérience fondatrice du couple, laisser des séquelles ou engendrer d’éternelles interrogations sur ce qu’aurait pu être la vie dans ce scénario alternatif.

Ce soir de décembre 2018, l’avortement est apparu comme la décision évidente pour Raphaëlle, 27 ans, communicante, et Simon, 29 ans, chef opérateur. Mais le délai de rendez-vous pour un avortement chirurgical, le seul possible dans son cas, est de quatre semaines. Le temps pour les premiers signes de grossesse d’apparaître et pour le doute de s’installer. « Un jour, on était à 70 % pour le garder, le lendemain à 70 % pour avorter », raconte Simon. « Un soir, il est rentré un peu éméché d’une soirée au bureau en me disant : “Viens, on le garde” », se souvient sa compagne. Finalement, elle mettra fin à la grossesse. Mais ces quelques semaines ont été déterminantes. « Cet événement nous a forcés à avoir des conversations très engageantes après seulement quelques mois de relation, explique Simon. Cela a scellé comme un pacte entre nous : d’ici deux ou trois ans, on fait des enfants. »

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