Meilleures Actions
Histoires Web dimanche, septembre 8
Bulletin

La lutte contre la faim s’est grippée depuis plusieurs années, ne parvenant plus à faire reculer le nombre de personnes touchées. Pour relancer les efforts, les agences de l’Organisation des Nations unies (ONU) appellent, dans un rapport sur l’insécurité alimentaire publié mercredi 24 juillet, à réformer les financements, en commençant par s’accorder sur une définition commune qui permettrait de mieux identifier les flux réellement consacrés à cette lutte. Sans donner de chiffre précis, faute, justement, de définition concertée entre les acteurs, les agences onusiennes conviennent qu’il manque plusieurs milliers de milliards de dollars pour éliminer la faim d’ici à 2030. Une telle somme s’avère indispensable pour s’attaquer de façon globale aux enjeux de résilience agricole, d’adaptation au réchauffement et de lutte contre les émissions, à la santé, à la protection sociale…

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La faim dans le monde se maintient à un niveau élevé, « un aveu d’échec terrible »

« Le montant dont on a besoin pour réformer nos systèmes alimentaires peut sembler élevé, mais rapporté à la richesse mondiale, ce n’est pas si important, souligne David Laborde, économiste à l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Aujourd’hui, si on prend une définition très large de l’aide internationale dédiée à la sécurité alimentaire, on n’y consacre que 76 milliards de dollars [environ 70 milliards d’euros] par an. C’est seulement 0,07 % du PIB mondial. Ce n’est pas beaucoup pour répondre à l’engagement d’éradiquer la faim. »

Or, les besoins identifiés sont nombreux. En Afrique de l’Ouest et centrale, par exemple, « on a besoin d’investir pour renforcer la productivité de nos agriculteurs, pour l’adaptation en diversifiant les cultures, pour développer les PME rurales et pour renforcer nos infrastructures [routes, entrepôts, numérique…] », détaille Bernard Hien, directeur régional du Fonds international de développement agricole (FIDA). Cette agence, unique en son genre au sein du système onusien, développe de nouveaux instruments (obligations, garanties…), notamment pour les pays endettés qui ont le moins accès aux marchés financiers.

« Besoin de mieux réglementer le secteur »

Si l’accent mis par l’ONU sur la nécessité de financements est globalement salué, des ONG regrettent toutefois que le rapport sur l’insécurité alimentaire ne traite pas plus frontalement de la destination des investissements. « Il y a un vrai enjeu en matière de redevabilité des financements, qu’ils soient privés comme publics, insiste Pauline Verrière, responsable des systèmes alimentaires au sein de l’ONG Action contre la faim. On ne peut pas financer tout et son contraire en matière de modèles agricoles, et on sait que le développement d’une agriculture industrialisée affecte négativement les productions plus petites et plus vertueuses. »

Il vous reste 18.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.