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Histoires Web vendredi, octobre 25
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Pas de repas à préparer, pas de courses, pas de sorties à organiser, pas de conduite, pas de ménage… Christelle apprécie dans la croisière des vacances où elle « ne [s]’occupe de rien ». « On est ensemble en famille, mais chacun vit sa vie, mange ce qu’il veut, participe ou pas aux excursions », évoque cette préparatrice en pharmacie de 38 ans (elle souhaite garder l’anonymat), qui vit à côté de Châlons-en-Champagne. « C’est comme dans un club de vacances, sauf qu’on se réveille tous les jours dans une ville différente », remarque la trentenaire, partie à plusieurs reprises sur des paquebots Costa Croisières en Méditerranée.

A bord, ses deux garçons sont comblés par les piscines, les toboggans aquatiques ou les salles d’arcade. « Une fois, on a même eu un minigolf et une structure d’escalade », raconte-t-elle. La croisière, c’est aussi une manière, pour elle, de passer du temps avec ses parents, qui l’ont accompagnée plusieurs fois : « Des couples d’amis nous ont aussi rejoints. C’est un mode de vacances qui va bien avec le groupe. » Et ce, même si à bord, dit-elle, « il y a beaucoup de monde, cela se ressent pendant les journées en mer », que les cabines les moins bien situées peuvent être « bruyantes ». Il a aussi fallu convaincre son mari. « Il aime bien, mais il peut se sentir un peu oppressé, enfermé », remarque Christelle. Il n’empêche, la famille a déjà réservé sa prochaine semaine de croisière, pour avril 2025 : une boucle Marseille-Barcelone-Valence-Savone.

Un public plus jeune, plus familial. Voilà l’une des raisons qui explique la bonne santé du secteur de la croisière, reparti sur les chapeaux de roues après deux années − 2020 et 2021 − plombées par la pandémie de Covid-19. Le nombre de passagers dans le monde a atteint, en 2023, un record absolu : 31,7 millions, selon la Cruise Lines International Association (CLIA), qui regroupe l’ensemble de cette activité. En dix ans, ce chiffre a augmenté de 40 %. « L’âge moyen est tombé à 46 ans. En 2023, un quart des passagers ont voyagé à trois générations, des petits-enfants aux grands-parents », détaille Marie-Caroline Laurent, alors directrice de la CLIA.

Cette croissance devrait se poursuivre. Avec les livraisons de bateaux annoncées, la CLIA table sur 40 millions de passagers en 2027. Oublié, le naufrage du Costa-Concordia au large des côtes italiennes, en 2012. Oublié, le chaos sur le Diamond-Princess, placé en quarantaine alors qu’il était devenu un foyer épidémique de Covid-19, en 2020. La formule séduit des nouveaux clients, et fidélise les anciens. « En 2023, nous avons eu 27 % de passagers qui n’avaient jamais fait de croisière. C’est exceptionnellement haut », poursuit Mme Laurent. La clientèle se diversifie : si les Américains représentent la moitié des passagers sur le plan mondial, les Asiatiques et les Européens montent en puissance.

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