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Mercredi 15 janvier en début de matinée, au lendemain de la déclaration de politique générale de François Bayrou à l’Assemblée nationale, quelques coups de fil à des députés socialistes suffisaient à deviner une gueule de bois carabinée. « Une douche froide », pour Emmanuel Grégoire, député de Paris, qui se désole : « François Bayrou a prononcé la phrase de trop sur les retraites. C’est-à-dire un retour à la réforme actuelle s’il n’y avait pas de consensus à l’issue de la conférence sociale. Globalement, seulement moins de 10 % de ce que nous avait promis le gouvernement a été acté… Pendant le discours, nos regards se croisaient avec des députés macronistes : même eux, je les sentais déconfits. »

Pour Dominique Potier (Meurthe-et-Moselle), pourtant à la droite du Parti socialiste (PS), « la déception d’hier est immense. Sans majorité à l’Assemblée, il faut faire un choix très clair entre une alliance avec l’extrême droite ou avec la gauche. Donc, M. Bayrou n’a d’autre choix que de trouver un compromis intelligent avec nous ».

Vingt-quatre heures plus tôt, François Bayrou avait éteint leur espoir de remanier profondément la réforme des retraites. Le PS, qui voulait entendre le premier ministre annoncer une « suspension » de la loi d’Elisabeth Borne, avait dû se contenter de sa « remise en chantier » avec les syndicats et le patronat. Sans garantie de pouvoir in fine modifier la loi.

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