« Face à la prochaine pandémie, une réponse précoce est la clé »

Il y a cinq ans, le 26 février 2020, mourait le premier Français à avoir été infecté par le Covid-19 sur le territoire national, signant les débuts de l’épidémie en France. Il faudra toutefois attendre le 17 mars, date à laquelle les autorités sanitaires comptabiliseront 161 morts parmi près de 6 400 cas, pour que la décision de confiner la population soit prise par Emmanuel Macron.

Au total, on estime que la maladie a fait près de 170 000 morts dans le pays en cinq ans, malgré plusieurs confinements. Si une telle crise se présentait aujourd’hui, la France s’en sortirait-elle mieux ? Sommes-nous davantage préparés pour affronter une éventuelle pandémie ? En d’autres termes, des leçons ont-elles été tirées de cette crise sans précédent ?

Si des améliorations ont eu lieu en matière de surveillance sanitaire et de gestion des stocks stratégiques, plusieurs acteurs de la crise sanitaire estiment que la France n’a pas mené de véritable retour d’expérience sur la pandémie.

Une chose semble toutefois acquise : la nécessité d’agir vite. Les pays ayant été le plus réactifs sont aussi ceux qui s’en sont le mieux sortis, évitant une surmortalité trop lourde et une trop grave récession économique.

A cet égard, la France occupe une place intermédiaire, avec une surmortalité plus importante que les pays scandinaves (excepté la Suède), l’Allemagne ou la Suisse. C’est ce qu’a montré l’étude publiée en décembre 2024 par l’équipe d’Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et au CNAM.

« Mettre en place des mesures très précoces permet de mieux les tester et les calibrer au fur et à mesure, tandis que quand on attend trop, on est obligé d’aller tout de suite aux mesures les plus radicales, comme un confinement strict », explique celui qui fut également membre du conseil scientifique Covid-19, créé en mars 2020 pour accompagner l’exécutif dans la gestion de cette crise.

L’ancien président de ce conseil, Jean-François Delfraissy, renchérit : « Le vaccin a été développé et mis en production en seulement quelques mois, on peut désormais compter sur cette technologie. » Selon lui, dans l’attente de ces outils, les responsables politiques ont environ six mois à tenir avec des mesures non pharmaceutiques comme le confinement. « La rapidité de la riposte à la première vague épidémique est fondamentale », insiste le scientifique.

Pour en savoir plus, voici l’analyse de mes collègues Delphine Roucaute et Solenn de Royer, en attendant le tchat avec Arnaud Fontanet :