Début avril, les Etats-Unis et la Chine ont entamé une guerre commerciale menée à coups d’augmentation des droits de douane. Le président américain a d’abord imposé une surtaxe de 34 % sur les produits chinois, en plus des 10 % déjà en vigueur sur toutes les importations. En quelques jours, ce taux a grimpé jusqu’à 145 %. Pékin a répliqué en relevant de son côté les droits jusqu’à 125 %.
Dans cette confrontation, la Chine dispose d’importants leviers économiques : contrôle du yuan, domination du marché des terres rares, détention de bons du Trésor américains… Sauf qu’elle ne peut y avoir recours sans prendre le risque d’affaiblir sa propre économie ou d’inquiéter ses autres partenaires. D’autant qu’elle reste largement dépendante du marché américain pour écouler sa production.
Cinq données-clés permettent de comprendre ces liens complexes d’interdépendance entre la Chine et les Etats-Unis.
La Chine possède une part importante de la dette américaine
Pour financer ses dépenses, l’Etat américain émet des bons du Trésor, achetés par des investisseurs attirés par leur rendement et leur stabilité. Ce mécanisme alimente une dette publique qui dépasse désormais les 36 000 milliards de dollars (31 850 milliards d’euros).
Avec 772,5 milliards de dollars de bons du Trésor détenus en moyenne en 2024, la Chine est le deuxième créancier étranger des Etats-Unis, juste derrière le Japon. Cela représente environ 2 % de la dette publique américaine. Acheter ces titres permet à la Chine de réinvestir les gains obtenus dans des secteurs d’activité qui permettent de renforcer ses excédents commerciaux, tout en évitant une appréciation du yuan, qui nuirait à la compétitivité de ses exportations.
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