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Histoires Web mardi, janvier 28
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L’émotion est vive dans le vignoble gascon. L’emblématique domaine Tariquet
(Eauze, Gers) a annoncé, le 20 janvier, son placement en procédure de sauvegarde à
sa demande, auprès du tribunal de commerce d’Auch, avec une période d’observation de six mois renouvelables. Pour les propriétaires de la locomotive des vins blanc de l’indication géographique protégée côtes-de-gascogne, « il s’agit d’agir plutôt que subir, avec un projet de réorganisation stratégique pour garantir une activité pérenne ». Producteur d’armagnac depuis 1683 (120 000 bouteilles aujourd’hui), Tariquet a été pionnier en Gascogne du grand virage des années 1980 dans la production de vins blancs.

Ce domaine indépendant de 1 125 hectares de vignes, appartenant depuis cinq générations à la famille Grassa, est devenu une marque de référence – presque un nom commun –, appuyée sur l’image d’un vin facile à boire, de l’art de vivre du Sud-Ouest, largement exportée chez les cavistes, les bistrots toulousains, parisiens, et à l’international. Sa cuvée « Premières Grives », élaborée avec un monocépage gros manseng au mitan des années 1990, a boosté les ventes. Les Tariquet ont ainsi pu atteindre un pic de 8 millions de cols en 2021, le plus dur étant la chute à hauteur de 5,5 millions de bouteilles en 2023.

Sévère reflux aux causes multiples, assure la famille Grassa : « Pandémie de Covid-19, hausse des coûts de production, stratégies douanières » et, enfin, « quatre épisodes climatiques extrêmes à répétition avec grêle, gel, mildiou etc. », toutes révélatrices de la crise que traverse le vignoble dans son ensemble. Pour certains spécialistes, le Tariquet a, peut-être, aussi souffert de la « rançon du succès, parfois taxé de “vin surcoté” », avec des tarifs
« trop élevés ».

Projet iconoclaste

Au point d’aiguiser les convoitises de concurrents, jusqu’à la clochemerlesque « guerre des oiseaux », le domaine obtenant deux jugements portant réparation du préjudice subi par « des actes de concurrence déloyale et parasitaire ». Ses marques « Premières Grives » et « Dernières Grives » ont été jugées contrefaites par le produit « Fautes de grives, je bois du merle », vendu à un prix deux fois inférieur.

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