En couverture de son édition du 21 avril, le magazine américain The New Yorker parodiait astucieusement une scène culte du film Le Dictateur, de Charlie Chaplin (1940). On y voit un Donald Trump en train de souffler dans un ballon globe, le faire tournoyer sur son pouce, rebondir sur son fessier, avant qu’il ne lui explose à la figure. Ce globe symbolise sans nul doute l’économie mondiale que le président des Etats-Unis pense pouvoir soumettre au jeu de sa politique douanière.
On peut y voir aussi la finance mondiale avec laquelle Trump joue, dans sa grande désinvolture, au rythme des hausses et des retours en arrière de ses droits de douane. A l’issue du week-end pascal, l’administration américaine a multiplié les déclarations visant à apaiser les esprits. Pour beaucoup, c’était là le signe que les marchés financiers avaient sonné la fin de la partie ! Le globe financier est-il une solide force de rappel ou, au contraire, une énorme bulle au bord de l’explosion ?
Que le mouvement soit orchestré ou pas, les indices boursiers ont, ces derniers temps, évolué au rythme des déclarations de la Maison Blanche. A chaque annonce d’augmentation des tarifs douaniers, les principales places boursières ont plongé ; à chaque annonce de pause ou de recul, elles ont repris des couleurs. Quand les droits de douane augmentent, les investisseurs sur les marchés financiers s’attendent à ce que le commerce mondial et l’activité économique dans son ensemble reculent et révisent à la baisse leurs anticipations de rendements : ils allègent ou réallouent leur portefeuille, il y a alors plus de vendeurs que d’acheteurs sur le marché, ce qui fait baisser le prix des valeurs et des secteurs les plus concernés.
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