Presque comme les étapes d’un deuil, Ludovic Subran a vu les chefs d’entreprise européens passer par tous leurs états depuis un an. « Au début, ils disaient que la victoire de Donald Trump était loin d’être assurée ; puis, ils se sont dit que le futur président allait se montrer pragmatique ; ensuite, certains ont pensé que la dérégulation allait être une bonne chose pour le business… », résume le directeur de l’investissement d’Allianz, l’assureur allemand, qui passe beaucoup de temps à rencontrer patrons et investisseurs. Et maintenant que le président américain est au pouvoir, un mélange de sidération et de consternation monte chez eux.
Donald Trump menace l’Union Européenne de droits de douane de « 25 % » qui seront annoncées « très prochainement ». Difficile de savoir exactement quelles mesures seront vraiment appliquées. Mais, selon M. Subran, il faut prendre le président américain littéralement. « On n’échappera pas au boulet, d’une manière ou d’une autre », avertit-il.
Lundi 3 mars, le président américain a signé un décret doublant les droits de douane qu’il avait déjà imposé à la Chine, de 10 % à 20 %. S’exprimant devant la presse, il a ajouté que le Mexique et le Canada « n’avaient plus de marge de manœuvre » et qu’ils devront s’acquitter de droits de douane de 25 % dès mardi 4 mars.
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