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Vingt-deux personnes sont actuellement en garde à vue dans l’enquête sur l’évasion du narcotrafiquant Mohamed Amra, arrêté samedi en Roumanie après neuf mois de cavale, a annoncé lundi 24 février la procureure de Paris lors d’une conférence de presse.

Vingt-cinq personnes, « âgées entre 16 et 37 ans », avaient été interpellées et placées en garde à vue depuis le début des opérations, selon Laure Beccuau : dix-huit hommes et sept femmes. Deux personnes sont mineures. Depuis, sur les vingt-cinq gardes à vue, trois ont été levées. Elles concernaient deux femmes et un homme. Les investigations ont permis d’établir qu’une « organisation criminelle déterminée » s’était déployée autour de Mohamed Amra, autant dans la préparation que dans l’action même le jour de l’évasion : « équipe de voleurs, de logisticiens, de guetteurs, l’équipe même du commando… », a énuméré Mme Beccuau.

Les enquêteurs des différents services mobilisés, au premier rang desquels l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), exploitent actuellement les « nouveaux éléments » recueillis en perquisition. Les investigations sont instruites par la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).

« Les auditions se poursuivent, et pour certaines d’entre elles, elles ne font que commencer », a précisé la procureure, ajoutant qu’un nouvelle conférence de presse aurait lieu vendredi.

Quatre personnes ont été interpellées à l’étranger lors de ces opérations : Mohamed Amra en Roumanie, une personne en Espagne et deux autres au Maroc.

Lire le récit | Article réservé à nos abonnés L’arrestation de Mohamed Amra en Roumanie, une traque de neuf mois qui a révélé la puissance du narcotrafic en France

Voiture-bélier et fusils d’assaut

L’évasion de Mohamed Amra avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai 2024, lors d’une attaque ultraviolente, au péage d’Incarville (Eure), du fourgon dans lequel se trouvait l’homme, en cours de transfert de la prison d’Evreux vers le tribunal de Caen.

Mohamed Amra, 30 ans, a été arrêté samedi à Bucarest sur mandat d’arrêt européen, au terme de neuf mois de cavale. Selon le ministre de l’intérieur roumain, Catalin Predoiu, il « voulait faire des opérations [de chirurgie] esthétiques » avant de « quitter le pays pour la Colombie ». Il a accepté sa remise aux autorités françaises. Celle-ci devrait prendre plusieurs semaines.

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Dimanche, il est apparu menotté, cheveux teints en roux et veste de sport noire, devant le tribunal de Bucarest où il a été présenté à une juge. Il « ne reconnaît pas les faits commis mais souhaite respecter la décision des autorités françaises qui veulent le juger », a déclaré son avocate, Maria Marcu, à la sortie de l’audience. Lundi, le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a dit espérer le retour de Mohamed Amra en France dans « moins de dix jours ».

Le 14 mai 2024, le détenu multirécidiviste avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger. Un commando en avait profité pour attaquer le fourgon pénitentiaire pour le libérer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut. Dans l’attaque, deux agents pénitentiaires avaient été tués et trois, blessés.

La France avait alors découvert l’existence de Mohamed Amra : adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement « dérivé vers la violence », pour rejoindre la grande criminalité organisée, d’après un rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) rendu en juillet 2024.

Sa « dangerosité grandissante » n’a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu’il était soupçonné d’avoir poursuivi « ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence » depuis la prison, selon le rapport de l’IGJ. Tout au long de sa cavale, une centaine d’enquêteurs de la police judiciaire ont travaillé au quotidien sur ce dossier devenu symbole de l’emprise du narcotrafic en France.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Attaque mortelle d’un fourgon pénitentiaire : le parcours de Mohamed Amra, détenu dangereux passé sous les radars

Le Monde avec AFP

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