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Le soutien inconditionnel que les Européens disent apporter à l’Ukraine s’est heurté à la colère des agriculteurs et il n’en sortira pas indemne. Mercredi 27 mars, les Vingt-Sept se sont entendus, après de longues tractations, pour restreindre les importations de produits agricoles ukrainiens qui, depuis juin 2022, peuvent accéder au marché intérieur sans droit de douane ; elles ont fortement augmenté. Ils ont aussi acté que ce régime de faveur ne serait pas prolongé au-delà de juin 2025.

Pour la volaille, les œufs, le sucre, l’avoine, le maïs, les gruaux et le miel, des taxes seront rétablies si les volumes importés dépassent le niveau moyen constaté entre le 1er juillet 2021 et le 31 décembre 2023. Au total, cela devrait représenter pour l’Ukraine un manque à gagner de quelque 330 millions d’euros par an. Pour le reste, et notamment les céréales, il est prévu un « engagement renforcé » de la Commission européenne à activer des mesures de sauvegarde en cas de perturbations fortes des marchés.

Le compromis, qui a été élaboré par les ambassadeurs des Etats membres auprès de l’Union européenne (UE), doit encore être validé formellement par les capitales et par le Parlement européen. Ce qui, au vu du caractère hautement politique du dossier, n’est pas forcément acquis.

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La France, notamment, qui souhaite, comme les voisins de l’Ukraine – Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Bulgarie et Roumanie – un frein d’urgence pour le blé tendre et l’orge ainsi qu’une période de référence qui tienne compte de l’ensemble de l’année 2021, ne s’avoue pas vaincue. A moins de trois mois des élections européennes, qui pourraient voir une poussée de l’extrême droite, elle mise sur le Parlement européen pour durcir le texte agréé mardi.

Les eurodéputés de la commission commerce qui ont participé à la négociation sur les importations de produits agricoles ukrainiens défendent un texte qui n’est pas très loin de celui qui a été arrêté mardi par les représentants des Etats membres : il prévoit des garde-fous pour les sept mêmes produits et une période de référence (2022-2023) un peu plus favorable à l’Ukraine, qui ne tient pas compte de la situation avant la guerre.

Concurrence déloyale

Mais, au vu des précédents votes dans l’Hémicycle strasbourgeois, Paris comme Varsovie et Budapest, jugent que cette position ne reflète pas forcément celle des 705 élus de Strasbourg et qu’elle pourrait donc être amendée. Autant dire que les diplomates français vont s’activer, dans les prochains jours, pour tenter de convaincre les eurodéputés.

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