Euro féminin de handball : la France vient difficilement à bout d’une Roumanie accrocheuse

Au terme d’une rencontre décousue, l’équipe de France de handball a dominé par cinq buts d’écart (30-25), jeudi 5 décembre, la Roumanie, pour son premier rendez-vous du tour principal de l’Euro, qui en compte quatre. La rencontre, disputée dans la Fonix Arena de Debrecen (6 500 places), à l’est de la Hongrie, était presque d’un match à domicile pour les joueuses des Carpates, la frontière roumaine n’étant qu’à une demi-heure par la route.

Le succès français a mis longtemps à se dessiner : à 12 minutes du coup de sifflet final, les deux équipes étaient à égalité (20-20). La France peut remercier sa gardienne Hatadou Sako, qui a de nouveau été décisive, avec 47 % d’efficacité. Si le jeu a été haché par de nombreuses fautes et pertes de balle, les ailières tricolores Chloé Valentini (6 buts sur 6 tentatives) et Lucie Granier (5 sur 6) ont tiré leur épingle du jeu. En fin de match, la rentrée de la benjamine Léna Grandveau a fait définitivement pencher la balance du côté des Bleues (4 sur 5).

« On n’a pas su enfoncer le clou en première période, a commenté à chaud le sélectionneur Sébastien Gardillou, au micro de BeIN Sports. Les pertes de balle ont été trop nombreuses. On a été énormément sanctionnés. (…) On va se reposer, car nous avons un match plus que difficile [vendredi] contre le Monténégro. »

Bilan comptable satisfaisant

Pour décrocher son deuxième titre européen après celui de 2000, la France doit disputer un marathon de neuf matchs en dix-huit jours. A Debrecen, elle affrontera donc le Monténégro vendredi à 18 heures, puis la Suède, le 8 décembre (20 h 30), et enfin la Hongrie, le 10 décembre (18 heures). Les Bleues ont intérêt à ne pas perdre de points en route, car seules les deux premières places de chaque groupe de six sont qualificatives pour les demi-finales, qui auront lieu à Vienne, en Autriche, le 13 décembre.

Bien qu’invaincue, l’équipe de France peine à monter en puissance depuis le début du tournoi. Grâce à leurs victoires contre la Pologne, l’Espagne et le Portugal, les Bleues ont terminé en tête de leur poule au tour préliminaire. Avec seulement 20 buts encaissés en moyenne par match, la défense tricolore, chantier prioritaire du sélectionneur, a tenu bon.

Sur le plan offensif, en revanche, l’équipe a été laborieuse. Touchée par un virus, la capitaine Estelle Nze Minko n’a pas eu son rendement habituel. Les Françaises ont été inoffensives à neuf mètres, un point faible récurrent. Contre les « Guerreras » espagnoles, elles sont passées tout près de la défaite. Il a fallu, là encore, la brillante Hatadou Sako pour sortir la France du piège ibère.

Programme chargé

Prochain adversaire des Bleues, le Monténégro a gagné ses trois premiers matchs du tour préliminaire dans un groupe relevé (Roumanie, Tchéquie, Serbie). Les Françaises vont tenter de prendre leur revanche sur une équipe qui les avait privées de la médaille de bronze lors de l’Euro 2022. Les Monténégrines sont emmenées par l’ex-Brestoise Durdina Jaukovic, la quatrième meilleure buteuse du tournoi.

Deux jours plus tard, les Françaises se frotteront à un adversaire tout aussi coriace, la Suède, qu’elles ont battu sur le fil en demi-finales des Jeux olympiques (31-28 après prolongations). Battues (25-32) par les Hongroises au tour préliminaire, les Suédoises ne partiront pas favorites, mais l’équipe emmenée par la star vieillissante Jamina Roberts, 34 ans, demeure un outsider dangereux dans cette compétition.

Le dernier match des Bleues au tour principal, le 10 décembre, sera probablement le sommet du groupe I. La France affrontera la Hongrie, invaincue pour l’instant, chez elle. « Jouer les Hongroises devant leur public, emmenées par la demi-centre Petra Vamos et la gardienne Zsofi Szemerey, sera un vrai test pour l’équipe de France. Il y a danger ! », insiste l’ancienne pivot Isabelle Wendling, détentrice du record de sélections en équipe de France (338 capes). Fin octobre, les Françaises avaient perdu en match amical contre les Magyares (27-30), avant de prendre leur revanche deux jours plus tard (26-22). La belle devant 6 500 spectateurs s’annonce spectaculaire.