Meilleures Actions
Histoires Web samedi, octobre 5
Bulletin

La soirée idéale se profilait pour le public turc et ses supporteurs, qui avaient investi le Stade olympique de Berlin, jusqu’à ces huit minutes de malheur, entre la 70ᵉ et la 78ᵉ du quart de finale face aux Pays-Bas (1-2), samedi 6 juillet. Alors qu’elle menait d’un but, la Turquie a craqué par deux fois, sur une tête de Stefan de Vrij (70ᵉ) puis sur un contre-son-camp de Mert Müldür (76ᵉ), avant de perdre sur civière son buteur du soir, Samet Akaydin (78ᵉ). Les rêves turcs de demi-finale s’envolaient brusquement.

Les supporteurs néerlandais pouvaient fêter dans les tribunes la qualification d’une vague enivrante. Le concert de klaxons, qui accompagnait chaque victoire de la Turquie dans toutes les villes allemandes, depuis le début de la compétition, n’aurait pas lieu. La fête était belle pourtant, jusque-là, pour les partisans des Bizim Çocuklar (« les Minots ») et ces derniers pensaient pouvoir sortir vainqueurs d’un duel entre des équipes qui n’avaient plus disputé de quart de finale à l’Euro depuis l’édition 2008.

Recep Tayyip Erdogan, qui était alors premier ministre de la Turquie, avait assisté à Vienne au quart remporté par son pays face à la Croatie (1-1, 3-1 t.a.b.). Le désormais président était à nouveau présent, samedi, et espérait porter chance aux joueurs de la sélection. Sa venue à Berlin n’était initialement pas prévue, mais le dirigeant avait chamboulé son agenda pour faire une place à ce match, après l’émergence d’une crise diplomatique, ces derniers jours, entre son pays et l’Allemagne.

Lire aussi | Pays-Bas – Turquie : le résumé de la renversante qualification des Oranje pour les demi-finales de l’Euro

L’étincelle aura été le doublé inscrit par Merih Demiral lors du huitième de finale contre l’Autriche (2-1), mardi, et plus précisément la célébration du défenseur turc. Ce dernier avait mimé avec les doigts le signe distinctif des « Loups gris », une organisation ultranationaliste dissoute en France en 2020 et proche du MHP, un parti d’extrême droite, membre de la coalition au pouvoir dirigée par l’AKP du président Erdogan.

La marche des supporteurs turcs interrompue

Le geste, qui n’est pas interdit en Allemagne, a immédiatement fait l’objet d’une enquête de l’Union européenne des associations de football (UEFA), qui organise l’Euro, avant d’être critiqué par Nancy Faeser, ministre de l’intérieur allemande, sur son compte X : « Le symbole de l’extrême droite turque n’a pas sa place dans nos stades. Utiliser l’Euro de foot comme plate-forme pour le racisme est totalement inacceptable. » Contre-attaque instantanée du ministère des affaires étrangères turc qui dénonçait, pour sa part, « les réactions politiquement motivées » et « en soi, xénophobes, des autorités allemandes envers M. Demiral ».

Il vous reste 54.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.