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Deux matchs de suspension à l’encontre du joueur turc Merih Demiral. L’Union des associations européennes de football (UEFA) a annoncé, vendredi 5 juillet, dans un communiqué, que le défenseur de la Turquie a été suspendu « pour non-respect des principes généraux de conduite, pour violation des règles fondamentales de bonne conduite, pour avoir utilisé des événements sportifs pour des manifestations à caractère non sportif et pour avoir jeté le discrédit sur le football ».
Le joueur de 26 ans, évoluant à Al-Ahli, dans le championnat saoudien, a célébré de manière controversée l’un de ses deux buts lors de la victoire de la Turquie contre l’Autriche (2-1), mardi 2 juillet, en huitième de finale de l’Euro 2024. Il a effectué le geste de ralliement des « Loups gris », un groupe de l’extrême droite turque, formant de la main une tête de loup.
Le défenseur sera privé du quart de finale de l’Euro contre les Pays-Bas, samedi 6 juillet, à Berlin (21 heures), auquel le président turc Recep Tayyip Erdogan a décidé d’assister.
Tensions diplomatiques
Le ministre des sports turc a fustigé la décision de l’UEFA. « Nous condamnons la décision injuste et partiale de l’UEFA, qui ne repose sur aucune base juridique et que nous considérons comme purement politique », a écrit le ministre, Osman Askin Bak, vendredi sur le réseau social X (ex-Twitter). « Nous continuerons à faire valoir nos droits par des moyens légaux contre ce double standard appliqué à notre pays et à notre footballeur », a-t-il ajouté.
Le geste de Demiral a provoqué des tensions diplomatiques entre la Turquie et l’Allemagne. La Turquie a convoqué, mercredi 3 juillet, l’ambassadeur d’Allemagne à Ankara pour protester contre les propos de la ministre allemande de l’intérieur, Nancy Faeser, qui avait qualifié la célébration du joueur d’« inacceptable ». L’Allemagne a répliqué le lendemain en convoquant l’ambassadeur de Turquie à Berlin.
Le président Erdogan n’a pas encore réagi directement à la polémique, mais plusieurs ministères et le porte-parole de son parti AKP (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur) ont dénoncé l’enquête de l’UEFA ouverte le lendemain du match, ainsi que la réaction de la ministre allemande. Le ministère des affaires étrangères turc a notamment vilipendé « les réactions politiquement motivées » et « en soi xénophobes des autorités allemandes envers M. Demiral ».
