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C’est presque un cliché : à Stuttgart, capitale du Bade-Würtemberg, le stade de football – la MHPArena – est coincé entre la Porsche Arena et le musée Daimler. Les deux fiers constructeurs automobiles de la région, dont le second estime avoir inventé la première voiture du monde, sont évidemment sponsors et actionnaires du VfB Stuttgart, fondé en 1893. Automobile et football : ici, on brandit très haut les deux emblèmes de la fierté allemande. Autant qu’à Munich, à ceci près que le FC Bayern évolue à un niveau beaucoup plus élevé, chose que l’on n’aime pas beaucoup reconnaître dans le pays souabe.

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Comment expliquer qu’entre la Bavière et le Bade-Würtemberg, ces deux régions rivales, équivalentes sur le plan de la réussite économique, la première ait définitivement dépassé la seconde sur le plan footballistique, malgré la richesse de leurs sponsors respectifs ? « La Bavière a la possibilité d’acheter un joueur pour 100 millions d’euros. Nous ne le pouvons pas », résume Christian Schmidt, fan du VfB depuis l’enfance, aujourd’hui salarié du club, en charge des relations avec les fans.

Stuttgart jouit certes d’un passé prestigieux et a terminé deuxième de la Bundesliga – la première division allemande – cette année, devant le Bayern Munich (3e), mais les saisons précédentes avaient été moins fastes. Et, pour les fans, pas question de spéculer sur des joueurs afin de revenir plus vite au très haut niveau. « Pour moi, la Ligue des champions, avec ses bénéfices énormes distribués aux participants, n’a pas été bénéfique pour la compétition sportive au sein des ligues européennes. Et les clubs financés de l’extérieur, par exemple par des Etats, nuisent énormément à l’ensemble du football professionnel », maugrée Christian. C’est tout l’esprit du pays souabe, cette région du sud-ouest de l’Allemagne connue pour ses « champions cachés », des entreprises familiales de taille moyenne, leaders mondiales d’un secteur industriel, mais complètement inconnues du grand public.

« Travaille, travaille, et construis ta maison »

« Bien sûr que nous sommes un club souabe ! Ici, on dit : “Schaffe, schaffe, Häusle baue” [“travaille, travaille, et construis ta maison”]. Il y a une imprégnation très protestante, l’image de celui qui possède une voiture de luxe mais préfère la garder au garage. C’est très important que le club soit bien géré financièrement, à l’équilibre, les supporteurs y sont très attentifs », poursuit Christian Schmidt. Cela signifie non seulement que la gestion du VfB requiert la prudence, mais aussi que le club a une responsabilité envers ses membres.

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