Un homme de 38 ans, qui s’était introduit dans l’enceinte du domicile du gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Josh Shapiro, pour y mettre le feu, a été inculpé, lundi 14 avril, notamment pour tentative de meurtre et terrorisme.
La police avait annoncé, dimanche, l’arrestation du suspect, Cody Balmer, après être intervenue dans la nuit dans la résidence officielle de M. Shapiro, un poids lourd du Parti démocrate américain, à Harrisburg, capitale de la Pennsylvanie.
L’élu se trouvait avec sa famille à l’intérieur de son domicile où il avait célébré la fête juive de Pessa’h samedi, quand tout le monde a été réveillé et évacué par son service de sécurité en raison de l’incendie. « Même si le feu a pu être éteint, il a causé d’importants dégâts à une partie de la résidence », ont précisé les autorités, dans un communiqué.
« Haine » envers Josh Shapiro
Selon des documents judiciaires, le suspect s’est livré à la police. Il a déclaré qu’il éprouvait de la « haine » à l’égard de M. Shapiro et a déclaré aux enquêteurs qu’il l’aurait « frappé avec son marteau » s’il l’avait rencontré. D’après la plainte de la police, l’homme a réussi à pénétrer dans l’enceinte de la résidence et a brisé des vitres pour jeter « ses cocktails Molotov » à l’intérieur. La police dit avoir retrouvé des bouteilles de bière contenant de l’essence dans la résidence.
Cody Balmer est poursuivi pour huit chefs d’inculpation, dont tentative de meurtre, incendie criminel et terrorisme.
« Ce genre de violence devient bien trop commun dans notre société et peu m’importe qu’il vienne d’un bord ou d’un autre, cela doit cesser », a dit, devant la presse, le démocrate, qui avait battu en 2022 un candidat proche de l’extrême droite et soutenu par Donald Trump.
Le nom de Josh Shapiro revient régulièrement aux Etats-Unis comme un potentiel prétendant à l’élection à la Maison Blanche en 2028, côté démocrate. Le gouverneur de 51 ans faisait partie des possibles candidats à la vice-présidence des Etats-Unis de Kamala Harris, qui avait finalement choisi le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, comme colistier, avant d’être battue en novembre par Donald Trump.
Augmentation des actes de violence sur les responsables politiques
Le vice-président américain, le républicain J. D. Vance, a dénoncé une « violence vraiment répugnante » et demandé que le responsable soit « rapidement traduit en justice ». Interrogé par des journalistes, dimanche, à bord de l’avion présidentiel Air Force One, le président Donald Trump a répondu qu’il avait entendu parler de l’incident. Il a ajouté, lundi, que le suspect ne semblait pas non plus être un de ses partisans. « L’agresseur n’était fondamentalement fan de personne », a déclaré M. Trump. « Et on ne peut absolument pas tolérer une telle chose. »
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La violence contre les élus ou les responsables politiques est devenue un problème récurrent aux Etats-Unis, qui a culminé en juillet dernier avec la tentative d’assassinat contre Donald Trump en plein meeting lors de sa campagne présidentielle, à Butler, en Pennsylvanie. L’auteur des tirs, qui avaient effleuré le candidat républicain, avait été tué sur place par les forces de l’ordre.
Nombre d’experts s’accordent à dire que les actes de violence ont augmenté avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, en janvier 2017, qu’il en soit, ou non, responsable. Selon la police du Capitole, chargée de protéger les élus du Congrès, les menaces contre ces derniers ont plus que doublé depuis cette date. En 2022, le mari de l’élue démocrate Nancy Pelosi avait aussi été attaqué par un homme muni d’un marteau, qui cherchait en réalité la dirigeante américaine.