En février 2024, trois convois se présentant comme « l’armée de Dieu » convergeaient vers la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique pour dénoncer l’immigration, priant, improvisant des baptêmes et arborant des banderoles pro-Trump, sous l’œil des caméras du pays. Comme cette scène en atteste, ces dernières années, le « nationalisme chrétien » s’est affirmé bruyamment dans le paysage médiatique et politique américain. Et la campagne présidentielle ayant abouti à la victoire de Donald Trump n’a fait que renforcer la visibilité de cette mouvance outre-Atlantique.
Certains se demandent même « si une nouvelle vague de croyants ne va pas emporter avec elle la démocratie aux Etats-Unis », relatait, en avril 2024, USA Today, citant « un nationalisme chrétien qui semble soudain omniprésent ». Mais que pèse vraiment ce courant ? Est-ce une mouvance monolithique ? A l’occasion de l’investiture de Donald Trump, l’historien et sociologue Sébastien Fath, spécialiste des nouvelles formes du christianisme, analyse cette idéologie qui parvient à séduire une large part de l’opinion publique.
Il vous reste 89.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.