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« Welcome back », a dit Joe Biden à Donald Trump dans le bureau Ovale. Derrière les deux hommes, le feu brûlait avec une intensité inquiétante dans la cheminée, en ce mercredi 13 novembre. Le président démocrate se pliait à l’usage en recevant avec courtoisie son prédécesseur et successeur désigné. Il lui promettait une « transition sans accroc », au nom du respect de la volonté populaire. Donald Trump se montra aussi d’humeur conciliante, après avoir serré la main de son hôte. « La politique est dure, et dans de nombreux cas, ce n’est pas un très joli monde. C’est un joli monde aujourd’hui et j’apprécie beaucoup cela. »

Leur simple proximité physique rendait cet instant hors norme. Joe Biden veillait à honorer les normes d’une transition pacifique du pouvoir, après avoir accusé Donald Trump de représenter un danger existentiel pour la démocratie américaine. Le milliardaire, lui, faisait mine d’oublier qu’il avait refusé la même courtoisie à Joe Biden, dont il ne reconnaît toujours pas la victoire en 2020.

« Ce qu’on veut faire, c’est aller de l’avant », a résumé la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. Selon elle, l’entretien entre les deux hommes derrière des portes closes dura près de deux heures. Il fut « très cordial » et « substantiel ». Le président élu a quant à lui qualifié le démocrate de « bienveillant » à son égard, dans des confidences faites au New York Post. « On a appris à se connaître à nouveau », a dit Donald Trump. Ce dernier a confirmé qu’il avait demandé à son interlocuteur ses vues sur la situation en Ukraine et au Moyen-Orient.

Surréaliste

Cette rencontre paraissait d’autant plus surréaliste à la découverte, quelques heures plus tard, des nouvelles nominations décidées par Donald Trump. Le président élu a confié le poste de directrice du renseignement national à Tulsi Gabbard. Ancienne élue démocrate d’Hawaï, elle est une pourfendeuse de longue date des changements de régime promus par les Etats-Unis à l’étranger, au point de se montrer bien plus sévères avec les faucons américains qu’à l’endroit des pires dictateurs de ce monde.

En 2017, elle se disait « sceptique » au sujet de l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad en Syrie, relayant les mensonges de Damas, s’opposant à toute opération militaire occidentale dans ce pays. Elle avait rencontré cette année-là le dirigeant syrien dans la capitale syrienne. Par la suite, l’élue avait refusé de qualifier Assad d’« ennemi » ou d’« adversaire » de l’Amérique.

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