Meilleures Actions
Histoires Web lundi, avril 7
Bulletin

Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, permettez-nous de commencer par une mise au point ne tolérant effectivement ni débat ni polémique. Le violet est une couleur difficile. Pas une couleur impossible ou à bannir strictement, encore moins une couleur dénuée de charme, mais indiscutablement une couleur difficile. Ce qui est bien pire. Indifféremment nourrie par les rabais d’une enseigne japonaise sur ses cachemires de fin de série ou par la photo, prise au hasard d’une cérémonie au Vatican, d’un groupe d’évêques rassemblés autour du pape, la tentation du violet revient en effet à intervalles réguliers. Elle peut même déboucher sur une visite en boutique, puis sur un passage devant une caissière qui se plaira forcément à noter « Ah, tiens, vous le prenez en violet, je l’ai acheté en bleu, moi ». C’est souvent trop tard, le lendemain, au moment de s’habiller, que la remarque prendra tout son sens.

Lire aussi : La première bouffée de violet

De fait, si certains prestidigitateurs du vêtement aiment faire croire que le placement du violet sur le spectre chromatique, pile à l’intersection entre couleurs chaudes et couleurs froides, en fait une option polyvalente et facile à marier, les autres savent que c’est précisément le contraire. Au carrefour de toutes les couleurs, et en concurrence avec chacune d’entre elles, le violet n’est jamais, au fond, et quels que soient l’intention et le contexte, la meilleure option. Pour composer une tenue, le bleu est bien plus docile. Pour la dynamiser, le rouge bien plus efficace. Pour l’accessoiriser, le rose bien plus subtil.

Concrètement, le port du violet ne peut donc relever que d’une logique stylistique consciente. On en use pour se faire remarquer dans l’open space ou se créer une image, tel Prince au sommet de sa gloire. Voire pour amuser la galerie, comme le couple Beckham, lors de son mariage, en 1999 (nous vous laissons chercher les images et déclinons toute responsabilité en cas de décollement de la rétine).

Ainsi, la prochaine fois que vous lirez ou entendrez que cette fois, c’est sûr, c’est enfin « la saison du violet », vous devrez respirer profondément, laisser passer le désir soudain de consommation et d’accumulation, puis vous poser la bonne question : parviendrez-vous à arborer ce violet avec élégance et donc, forcément, nonchalance et détachement, et sans le moindre doute sur le fait que du bleu ou du rouge eût été à cet endroit plus approprié ? Il est probable qu’ici la réponse soit aussi facile à trouver que le violet difficile à porter.

Lire aussi | Est-ce bien raisonnable de… ressortir ses jeans skinny ?

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.