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La plainte déposée fin juillet par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, contre le juge qui l’a convoqué comme témoin dans l’enquête visant sa femme, Begoña Gomez, a été jugée irrecevable, a annoncé le tribunal de Madrid, vendredi 18 octobre. Le tribunal a considéré que cette plainte était « totalement dépourvue de fondements », « gratuite et arbitraire » et qu’elle « nui[sait] au climat de sérénité ».

Pedro Sanchez reprochait au juge Juan Carlos Peinado de n’avoir pas respecté son statut de premier ministre en l’auditionnant en face à face, au lieu de le laisser témoigner par écrit, comme il l’avait demandé.

Le 25 juillet, le premier ministre espagnol avait été auditionné par un juge au palais de la Moncloa, résidence officielle du chef du gouvernement, dans l’enquête pour corruption et trafic d’influence visant sa femme. Il avait dans un premier temps tenté de faire valoir son droit à témoigner par écrit, garanti par la loi espagnole pour les membres du gouvernement. Mais la justice avait rejeté sa requête, assurant qu’il était convoqué en tant qu’époux de Begoña Gomez, et non comme premier ministre.

Il avait ensuite, lors de son audition à la Moncloa, gardé le silence, la loi espagnole l’autorisant pour les citoyens quand une enquête porte sur leur conjoint. Quelques jours après, Pedro Sanchez avait, comme sa femme, porté plainte contre le juge pour « prévarication » : « On ne peut pas dissocier en deux une personne, et prétendre qu’on va l’interroger comme époux, quand ce qui détermine l’objet de l’investigation (…) est la condition de chef du gouvernement du mari de la personne visée par l’enquête », était-il écrit dans la plainte.

Menace de démission

Begoña Gomez, qui dirigeait un master de management à l’université Complutense de Madrid, est soupçonnée d’avoir utilisé les fonctions de son mari dans le cadre de ses relations professionnelles − notamment avec Juan Carlos Barrabés, un homme d’affaires espagnol.

Le juge Peinado, qui a ouvert cette enquête après une plainte déposée par un collectif proche de l’extrême droite, Manos Limpias (« mains propres »), a décidé de poursuivre son instruction malgré deux rapports de la garde civile, l’équivalent de la gendarmerie, ayant conclu à l’absence d’infraction et une précédente demande de classement émanant déjà du parquet.

Début octobre, la justice espagnole a demandé au juge Peinado de s’en tenir au champ de l’investigation prévue, c’est-à-dire de suspendre l’enquête sur l’un des volets du dossier concernant Globalia, une société qui a obtenu un contrat d’agence de voyages pour le compte de l’Etat, sans toutefois le classer.

Au moment de l’ouverture fin avril de l’enquête, Pedro Sanchez avait créé la surprise en suspendant ses activités pendant cinq jours et en disant songer à démissionner, affirmant que ces accusations étaient une manœuvre politique pour le déstabiliser.

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Le Monde avec AFP

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