De l’extérieur, avec ses baies vitrées sans tain qui donnent sur la rue, le bureau d’Eric Ciotti sert de miroir aux passants pour se recoiffer. Le siège de son parti, l’Union des droites pour la République (UDR), n’est situé qu’à quelques mètres de celui des Républicains (LR), de l’autre côté de la place du Palais-Bourbon, mais la ressemblance s’arrête là. Au bâtiment de cinq étages, où il s’était barricadé au lendemain de son alliance avec la leader du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, pour les élections législatives de 2024, a succédé une ancienne agence immobilière en rez-de-chaussée, où deux étranges colonnes d’inspiration gréco-romaine encombrent la petite salle de conférences de presse. La cave devait être aménagée en studio de tournage, mais le projet est repoussé sine die, faute de moyens.
Loin d’y voir une régression, le président de l’UDR considère au contraire que ce sont « Les Républicains qui ne sont plus une grande maison, au vu de leurs résultats électoraux ». C’est d’ailleurs l’objet de son livre aux airs de justification, Je ne regrette rien (Fayard, 272 pages, 21,90 euros), paru le 4 juin. Il y narre de l’intérieur le rabougrissement de son ancienne famille politique, dont il fait remonter le crépuscule au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, quand celui-ci fit le choix de « l’ouverture » vers sa gauche, plutôt que d’aller à droite toute. « Un échec stratégique majeur », juge Eric Ciotti, que son alliance avec le RN est vouée à réparer.
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