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Le président conservateur de l’Equateur, Daniel Noboa, est indemne après des tirs par balle visant le véhicule qui le transportait dans le sud du pays, dans un contexte de manifestations indigènes contre le gouvernement, a annoncé, mardi 7 octobre, une ministre.

« Cinq cents personnes sont apparues et ont commencé à jeter des pierres [sur le cortège présidentiel] et, clairement, il y a aussi des traces de balles sur la voiture du président », a déclaré à la presse la ministre de l’environnement et de l’énergie, Inés Manzano, assurant que Daniel Noboa en est sorti indemne.

Sur X, la présidence a évoqué une « attaque » et diffusé des vidéos montrant la scène depuis l’intérieur de l’un des véhicules du cortège présidentiel, lorsque plusieurs projectiles heurtent les vitres et que quelqu’un à l’intérieur crie « baissez la tête ». D’autres images prises à l’extérieur montrent un groupe de manifestants, certains indigènes en tenues traditionnelles, lançant des pierres et des bâtons contre le cortège.

Les autorités enquêtent pour déterminer si les impacts visibles sur le SUV blindé qui transportait le dirigeant proviennent de tirs par balles.

Le président Noboa « poursuit son agenda normalement »

Le cortège présidentiel a été pris pour cible alors qu’il se dirigeait vers la localité andine de Cañar (sud). Le président Noboa a ensuite participé à un événement public dans la ville de Cuenca, où il a dénoncé « ces agressions [qui] ne sont pas acceptables dans le nouvel Equateur ». « La loi s’applique à tous. (…) Nous ne permettrons pas qu’une poignée de vandales nous empêchent de travailler pour vous », a-t-il déclaré devant l’assistance.

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La ministre Inés Manzano a fait savoir que le gouvernement avait déposé plainte pour « tentative de meurtre » contre Daniel Noboa, qui « poursuit son agenda normalement ».

Depuis le 22 septembre, le gouvernement Noboa fait face à des manifestations accompagnées de blocages de routes dans plusieurs provinces, à l’appel de la plus grande organisation des peuples autochtones du pays (Conaie), en réaction à la suppression de la subvention sur le diesel dont le prix est passé de 1,80 dollar à 2,80 dollars (soit 2,39 euros) le gallon (3,8 litres).

Le bilan de ces manifestations s’établit à un manifestant indigène tué par balles, de 16 soldats retenus en otage puis libérés, d’environ 150 blessés parmi les civils, militaires et policiers, et une centaine d’arrestations, selon les chiffres officiels et les organisations des droits humains.

Economiser environ 1 milliard de dollars

La hausse des prix des carburants avait déjà provoqué une forte mobilisation en 2019 et en 2022 sous les gouvernements des anciens présidents Lenin Moreno et Guillermo Lasso, qui avaient dû renoncer à la mesure.

Les peuples autochtones représentent près de 8 % des 17 millions d’habitants de l’Equateur, selon le dernier recensement. Les dirigeants autochtones affirment que, d’après certaines études, ils représentent 25 % de la population.

Le président Daniel Noboa, réélu en 2025, tente de réduire les subventions au diesel pour économiser environ 1 milliard de dollars de dépenses publiques et financer sa lutte contre le crime organisé.

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En 2024, les militaires ont, sur ses ordres, pris le contrôle des prisons et se sont déployés dans les rues afin de répondre à la flambée de violence que traverse le pays. Du fait de sa situation entre la Colombie et le Pérou – les plus grands pays producteurs mondiaux de cocaïne – et de ses ports stratégiques sur le Pacifique, l’Equateur est devenu ces dernières années le théâtre de violents affrontements liés au narcotrafic.

Le Monde avec AFP

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