Comme deux vieux compères, les présidents russe et chinois se sont retrouvés, tout sourire, au moment d’une chaleureuse poignée de main, lors d’un sommet régional à Tianjin, immense ville portuaire du nord-est de la Chine, dimanche 31 août, après l’atterrissage de Vladimir Poutine. Le maître du Kremlin semblait même plaisanter, lundi, lorsque lui et Xi Jinping ont partagé un moment de camaraderie avec le premier ministre indien, Narendra Modi, qui se détourne des Etats-Unis sous l’effet des droits de douane du président américain, Donald Trump. Mais, les vraies discussions sino-russes auront lieu mardi, à Pékin. Entre les deux puissances, entre deux amis, seul à seul.
M. Poutine bénéficiera ensuite, mercredi, d’une place d’honneur à la tribune devant la Cité interdite sur la place Tiananmen. Aux côtés du dictateur nord-coréen, Kim Jong-un, et de vingt-quatre autres dirigeants étrangers, il assistera au grand défilé militaire organisé par Xi Jinping. Tout comme le chef de l’Etat-Parti chinois s’était rendu à la parade sur la place Rouge, le 9 mai.
La Chine se rapproche ainsi du narratif du Kremlin sur l’histoire de la seconde guerre mondiale. M. Poutine avait honoré la victoire soviétique contre les Nazis allemands, minimisant le rôle de l’Occident. A l’approche des célébrations de la capitulation japonaise, M. Xi insiste à son tour sur le rôle de la Chine. Comme si leur présent rapprochait leur passé.
La Maison Blanche espérait-elle diviser ses adversaires, en déroulant le tapis rouge à Vladimir Poutine, le 15 août, à Anchorage ? Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, en doutait pourtant déjà en février lorsque, dans une interview au site conservateur Breitbart, il commentait les ouvertures de Donald Trump au président russe : « Je ne sais si l’on réussira jamais complètement à les extraire de leur relation avec les Chinois. »
En Alaska, M. Trump n’a réussi à changer ni le cours de la guerre en Ukraine ni celui de la grande amitié sino-russe, toujours aussi forte. « En Russie, nous apprécions profondément l’engagement sincère du dirigeant chinois à avancer dans notre partenariat global et notre coopération stratégique », a insisté le chef du Kremlin avant de décoller pour la Chine.
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