Entre rationnement et passé collaborationniste, les premières vacances des petits Vichyssois après la seconde guerre mondiale

Avouons-le, on ne s’attendait pas à voir Michel Durant pousser la chansonnette, mais c’est en musique que les souvenirs d’enfance de cet ancien instituteur, né à Vichy, en 1937, ont jailli. Le retraité avait pourtant préparé bien doctement notre rencontre, prévue début juillet, chez lui, à Gannat, une petite commune de l’Allier où il habite en famille. L’enseignant avait exhumé de son passé photos et documents, placés avec soin sur la table du salon, afin de décrire son été 1945, à l’instar de centaines d’autres petits Vichyssois sortant de la tourmente de la guerre.

Soudain, délaissant ses notes et ses mémos, un air scout lui passe par la tête : « Un jambon de Mayence, v’là qu’ça commence déjà bien ! Nous allons faire bombance, à ce festin, il ne manquera rien ! », entonne-t-il gaiement d’un seul trait. Sa voix nous transporte alors quatre-vingts ans en arrière à la Pierre-Follet, cette propriété louée par l’organisme Vichy Vacances, où les gamins de l’Allier allaient respirer l’air pur de la montagne bourbonnaise, proche de la cité thermale.

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