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Pour la troisième fois depuis qu’il a été nommé à Matignon, François Bayrou a brandi l’arme du référendum pour tenter de faire valider des choix qui divisent profondément la représentation nationale. Le premier ministre a d’abord évoqué une possible consultation des Français à l’issue des conclusions du conclave sur les retraites prévues en juin, dont on sait déjà qu’elles créeront de fortes turbulences à l’Assemblée nationale. Une partie de la gauche et des syndicats continue en effet de revendiquer le retour à la retraite à 62 ans alors que le chef du gouvernement a exclu cette hypothèse devant l’ampleur des déficits à combler : 6,6 milliards d’euros en 2025, près de 15 milliards d’euros dix ans plus tard.

Le fondateur du MoDem a de nouveau évoqué un possible recours au référendum pour tenter de faire adopter le changement du mode de scrutin législatif, auquel il tient depuis des décennies : substituer au scrutin majoritaire à deux tours un système proportionnel, susceptible de mieux représenter la diversité politique du pays et de pousser au compromis. Si une partie des groupes parlementaires y est favorable, Laurent Wauquiez, le patron des députés Les Républicains, en fait un casus belli, au risque d’achever de disloquer le bloc central, qui ne tient plus qu’à un fil.

François Bayrou vient, une troisième fois, d’évoquer la tentation du référendum à propos du morceau de bravoure qui l’attend à l’automne : tenter de faire adopter un budget comportant 40 milliards d’euros d’économies en 2026 et tracer un chemin semé d’épines jusqu’en 2029 pour essayer de ramener le déficit public de 5,4 % à 3 % du produit intérieur brut. A ce jour, aucun consensus ne s’est dessiné parmi les forces politiques pour tenter de retrouver la maîtrise de la dette publique : la gauche revendique des hausses d’impôts, la droite et le centre ne jurent que par la baisse des dépenses.

La possibilité d’un vote sanction

L’indispensable débat autour de la répartition de l’effort entre actifs et inactifs est mort-né car après le dur conflit de 2023 autour de la réforme des retraites, aucune force politique n’ose alourdir la facture des seniors. « Supprimer l’abattement de 10 % sur les retraites est une ligne rouge. Je suis déterminé à faire reculer François Bayrou », a de nouveau averti Laurent Wauquiez en menaçant de ne plus soutenir le gouvernement si tel ou tel ministre osait encore défendre l’hypothèse.

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